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VITEBSK - VILLE DE MARC CHAGALL

                   Vitebsk. Panorama de la ville

Vitebsk est un sujet principal de l'oeuvre de M. Chagall. Il a porté à travers toute la vie un amour surprenant et tendre pour cette ville. "Il parait que toute une histoire de la peinture mondiale n'a connu un peintre tellement attaché à sa ville, comme M. Chagall. - écrivait I. Erenbourg. – Dans son désir de dire quelque chose de bon sur Paris, Chagall l'appelait« mon deuxième Vitebsk ».

Chagall a reproduit les coins de sa ville natale dans ses plusieurs ouvrages. Les motifs de Vitebsk sont présents dans les cathédrales de Mayence, Rheims, Saint-Etienne, dans les théâtres de Chicago, de Francfort-sur-le-Maine, Londres, aux universités de Nice, de Jérusalem, au centre des Beaux-Arts Lincoln à New York, dans la Galerie d'art de Saint-Paul-de-Vence, au plafond de l'Opéra de Paris, dans le Metropolitan-Opéra de New-York, dans le bâtiment de l'ONU à Washington. «J'aime infiniment mon Vitebsk natal non parce que là je suis né, mais, en premier lieu, parce que j'y ai trouvé une couleur de mon art pour toute ma vie …»

Le sort a voulu que Chagall ait passé la plus grande partie de sa vie en France. Mais, comme Rachmaninov, Chaliapine, Bounine, il restait le phénomène de la culture d'art russe.

Chagall n'imitait personne, et personne, d'ailleurs, ne faisait pas des efforts pour le suivre. Il devait sa rare originalité de son œuvre à la fidélité étonnamment inaltérable aux origines et ses racines: aux simples rites de la vie journalière de Vitebsk natal, de la nature qui l'entourait dans l'enfance, des propres sources de l'œuvre nationale.

Chagall a vécu une longue vie. Presque huits décennies il a crée son monde - mythe, où des images bibliques et de mentalité folklorique, des personnages du cirque et des contes, des objets de la vie quotidienne se sont entrelacés.

Maintenant nous nous posons une question, comment cela est arrivé que la patrie du peintre s'est trouvée seule des pays civilisés où le nom de Chagall et ses œuvres ont été absurdement interdits au cours de longues années. Le monde entier connaît Vitebsk grâce aux tableaux de Chagall et qu'il y est né, mais dans sa ville natale au cours de toute une période soviétique il n'y avait ni musée, ni rue portant son nom. «Ses importantes toiles ont été empâtées, coupées et distribuées aux étudiants de l'école d'art pour des exercices d'essai», - se souvient le professeur Olga Ivanovna Dolinskaïa.

Les yeux se sont dessillés à la fin des années 80. Le nom de Chagall s'est allumé sur notre horizon comme un éclair. Une réaction commune était une surprise.

Maison des Chagall à Liozno                                                                              

«Le doux pays» du petit Marc commençait par une rue Pokrovskaïa qui se trouve dans la partie du nord de Vitebsk. Avant 1927 elle s'appelait Grande Pokrovskaïa, dès 1927 – rue

Maison des Chagall à Vitebsk 

Dzerjinski, mais à partir 1991 elle s'appelle de nouveau rue Pokrovskaïa. Sa longueur est 600 mètres. Ici il «est né la deuxième fois», ici il a fait ses études et a connu son premier amour. «Je n'ai aucun tableau où vous ne verrez pas de fragments de ma rue Pokrovskaïa. C'est peut-être un défaut, mais pas du tout non de mon point de vue», - ce sont les mots de Marc Chagall dits dans l'interview accordée au "Journal Littéraire» le 20 juin 1973.

  Le retour définitif de Chagall dans sa ville natale a eu lieu en 1992, le jour de l'anniversaire du Parents de Marc ChagallMaître. Ce jour on a érigé le monument à Marc Chagall dans sa rue natale Pokrovskaïa qui a reçu son ancien nom.

La jeunesse, l'amour, la hauteur des sentiments, le feu de l'imagination - tout cela est associé durant toute la vie du peintre à une seule image, tendre et chère - sa bien-aimée, son ange - gardien et la muse qui l'inspirait pour des vols au-dessus de l'existence terrestre, banale et ordinaire. Elle s'appelait Bella (Berthe), une création tendre, fragile, presque céleste, avec qui il était tellement facile de planer dans le ciel au-dessus des toits de la ville natale.

Parents de Marc Chagall

Ce n'est pas par hasard que le sculpteur a représenté Bella volant au-dessus de l'image de Chagall. Le peintre est prisonnier de ses rêves, car il y a longtemps Bella n'est plus à ses côtés. Trop jeune elle est partie de ce monde, mais sa présence est presque physiquement palpable non seulement dans la vie du peintre, mais sur ses tableaux.

De la place, où on a installé le monument au Grand Maître, sa rue natale commence, ici les souvenirs de l'enfance et la jeunesse se raniment.

D'après les proches parents du peintre, Marc les derniers jours de sa vie se rappelait particulièrement souvent la ville natale, la maison parentale, ses parents et proches qui sont restés à jamais dans ses souvenirs là - rue Grande Pokrovskaïa, 29.

  Maison des Chagall à Vitebsk    

L'amour pour la belle Bella a trouvé son incarnation dans les toiles du Maître déjà mûr.

Voila de jeunes amoureux, transportés de leurs sentiments, planent "Au-dessus de la ville" (1914 - 1918), «Les amoureux sur fond vert» (1914) se sont rencontrés à l'ombre des sorbiers le soir lilas. "J'ouvre la fenêtre - l'air bleu clair, l'amour et le parfum des couleurs remplissaient la pièce avec son arrivée. Tout en blanc ou tout au noir - elle volait encore longtemps dans mes toiles, en planant au-dessus de mon art", - a écrit Chagall sur sa bien-aimée dans le livre "Ma vie".

Les mariages s'accomplissent dans les cieux, est-ce pour cela que sur le tableau le "Le mariage" (1918) l'ange rose a déployé ses vermeilles ailes au-dessus de amoureux? Le fiancé, certainement, Chagall, la fiancée - Bella. Marc a vu Bella Rosenfeld pour la première fois en 1909 chez son amie Théa Brahman (elle habitait la rue voisine) pendant l'une des arrivées de Pétersbourg.

«Elle se tait, moi aussi. Elle regarde - et, bon Dieu, ses yeux! - moi aussi. Comme si nous étions familiers il y a beau temps et elle sait tout sur moi: mon enfance, ma…vie et ce qu'il m'adviendra… Et j'ai compris: c'est ma femme», - se rappelle Chagall.

Bella l'a attendu quelques ans. Ils se rencontraient aux arrivées rares du peintre de Pétersbourg. Puis il lui écrivait quatre ans de Paris. Le mariage a eu lieu le 25 juillet 1915. Bella (Berthe) Rosenfeld tirait son origine d'une famille d'un riche marchand. Elle a fini le lycée de Vitebsk, a prolongé ses études à Moscou à l'Ecole Guerier – l'une des institutions d'étude les plus connues en Russie, où elle étudiait l'histoire, la philosophie, la critique littéraire. Un certain temps elle apprenait une maîtrise du jeu d'acteur au studio de K. Stanislavski.

              

 

Marc et Bella 1910

Leur amour a duré 29 ans de leur vie commune.

"… Je ne finissais aucun tableau, aucune gravure sans entendre ses "oui ou "non".

Marc Chagall a souffert longtemps et péniblement la mort de sa femme, il a été incapable même de prendre le pinceau dans les mains pendant plus qu'un an.

En l'appelant Bella inspiratrice, Marc Chagall n'exagérait pas du tout. La plupart des images féminines sur ses tableaux, de manière ou d'autre, sont inspirées par elle.

On peut dire avec certitude: Chagall a chanté sa Bella de même que Petrarca a chanté sa Laura ou Dante – Béatrice.

Le mariage a eu lieu le 25 juin 1915 ici la rue Pokrovskaïa. De longues années passées en juin 1997 on s'est rappelé de nouveau ce jour éloigné, quand Marc a amené à la maison une jeune femme. Cet événement a été pris pour base d'une belle fête consacrée au retour du Maître le 7 juillet 1997. Ce jour de l'anniversaire de Marc Chagall à Vitebsk, des violons jouent dans la rue Pokrovskaïa, une belle musique sonne, les violonistes jouent sur les toits, les anges blancs planent au-dessus de vieilles maisons. On restitue le coloris de la vie quotidienne juive du début de notre siècle. De vieux Juifs en calottes sombres sont assis sur de larges bancs, des chèvres pâturent à côté. Les voisins sont habillés en robes de fête, ils viennent à la rencontre des jeunes mariés et les invités entrent dans la maison. C'est ainsi aux temps reculés en 1915.

Tout cela s'est ranimé dans les images vives pendant la fête consacrée au 110-me anniversaire de Chagall. Ce jour une inauguration solennelle de la maison-musée rue Pokrovskaïa a eu lieu. Parmi de nombreux visiteurs il y avait une petite - fille de Chagall – Mme. Meret Mayer Graber. Elle jugeait, que c'était justement cette maison, où son grand-père est né. Cependant c'est ici que le peintre a passé les années d'enfance et de la jeunesse, mais il est né le 7 juillet 1887 à Vitebsk dans la région de Peskovatikov. En janvier 1897 les parents de Chagall se sont adressés aux autorités pour obtenir une permission de construction d'une maison en bois dans le 3-me arrondissement de Vitebsk rue Pokrovskaïa qui a reçu son nom grâce à l'église Pokrovskaïa (église de l'Intercession) se trouvant à côté. La rue commençait à partir la place Polotskaïa (où le monument à M.Chagall se trouve actuellement). Cette église a brûlé en 1864, mais après elle a été reconstruite en brique sur une rue voisine Ilinskaïa à côté du temple homonyme.

Une manufacture de tabac de Kolbanovski et une beurrerie de Mnouchine et de Sverdline étaient des curiosités principales de la rue Pokrovskaïa.

La manufacture de tabac a été fondée en 1883 et appartenait au marchand de la première guilde connu dans la ville. 120 ouvriers, principalement des Juifs, travaillaient ici. Longtemps Vitebsk a été célèbre par les tabacs. Dans les années d'avant-guerre cette production a été unique en Biélorussie. Depuis 1974 un combinat polygraphique de cartonnage se trouve ici. L'entreprise fonctionnait déjà en 1899 et elle produisait l'huile linière, celle de chanvre et les tourteaux en assurant le travail aux 28 - 30 ouvriers (à présent c'est l'usine des produits alimentaires). Non loin de la maison des Chagall une petite manufacture fonctionnait, produisant une mélasse de pommes de terre.

A l'époque soviétique la rue a changé plusieurs fois son nom, elle a porté les noms du socialiste français Jean Jores, de Félix Dzerzhinski. En 1992 la rue a reçu son nom historique.

Les Chagall après la construction de la première maison sur le terrain de 590 m2 qui leur appartenait, ont érigé encore deux maisons en bois et une maison en brique avec une crypte. La famille a vécu ici jusqu'à 1923. En 1914 la mère du peintre est morte, la sœur du peintre Rosalie est morte à l'âge de 16 ans en 1917, en 1921 il a perdu son père. Après la mort du père les sœurs du peintre ont déménagé à Petrograd. En 1920 Marc Chagall avec sa famille est venu à Moscou.

La maison-musée de Chagall a survécu par miracle à Vitebsk complètement détruit après la guerre. Un monument très intéressant est placé dans une petite cour intérieure de la maison. Souvent on peut entendre une locution devenue déjà proverbiale: «le violon de Chagall». Le violon est un outil, duquel l'âme joue aux minutes du chagrin et de la joie. Et les cordes - ce sont les fils des souvenirs. Les images vivifiées et chéries au cœur se déversent sous l'archet et se figent en s'incarnant au bronze.

Tout de suite après le mariage les jeunes mariés sont partis à Petrograd. Mais à leur retour en 1918 Bella avec Marc se sont installées dans la maison d'en face. Ici ils occupaient deux pièces. «Marc Zaharovitch a créé quelque chose comme l'atelier dans la première pièce», - le peintre A.Kuznetsova se souvenait. - «Ici il enseignait à ses élèves encore avant l'ouverture de l'école nationale d'art. Nous n'étions que quatre: deux jeunes hommes et deux jeunes fille». Les années de la guerre cette maisonnette a été détruite. Le terrain vague est maintenant sur sa place. En quittant la rue Pokrovskaïa, nous passerons par les calmes ruelles de la vieille ville, où les jeunes amoureux se promenaient, rêvaient, faisaient des projets pour l'avenir.

La dernière terrible guerre avec les fascistes a défiguré le visage de Vitebsk, l'ayant transformé en amas des ruines. La région de la gare a souffert particulièrement fort. Les anciens habitants racontent, qu'ils n'ont pas pu trouver aucune brique intacte sur la Place de Gare. Mais Vitebsk, comme l'oiseau fantastique phénix a ressuscité des cendres, a guéri les blessures de la guerre.

Chagall bien des fois dans les années d'après la révolution a quitté Vitebsk et chaque fois il revenait de nouveau. D'ici, de la Place de Gare il partait pour Petrograd, et ici il rentrait. Ici il accompagnait et rencontrait sa Bella, qui faisait ses études avant la révolution à Moscou.

Le nœud ferroviaire de Vitebsk est l'un des plus vieux en Russie et en Biélorussie. Il y a plus de cent ans, en 1866, le premier sifflet d'une locomotive a perturbé le silence d'une petite ville provinciale. La même année on a construit le premier bâtiment de la gare. La place adhérente a reçu le nom de la Place de Gare. La position géographique de Vitebsk sur la voie ancienne de «chez les Varègues en Grèce», entre Kiev et Novgorod, Moscou et l'Europe Occidentale avec le développement des liens économiques de la Russie avec les pays européens, les intérêts politiques et militaires de l'empire ont prédéterminé en XIX siècle la construction des chemins perfectionnés dans la région de Vitebsk. Le bâtiment de la gare restaurée en 1953 est disposé sur l'axe central et ferme la perspective de la rue Kirov. La façade principale du bâtiment central est mise en relief par 3 larges baies d'arc, décorée des colonnes corinthiennes, des niches modelées rectangulaires et des bas-reliefs. Dans l'intérieur on a utilisé le marbre, les détails modelés, les rosaces au plafond caissonné. Le bâtiment de la gare est un modèle de la mise en valeur de l'héritage classique dans l'architecture moderne.

En 1867 après la construction du pont à travers la Dvina Occidentale la place a reçu une liaison avec le centre de la ville. Cette place était considérée toujours comme les portes originales du Vitebsk ancien. L'une des plus belles rues décorées de riches maisons et de belles boutiques des marchands liait la gare et le centre de la ville. Quelque part ici se trouvait une de trois bijouteries des Rosenfeld et l'atelier de photographie où Chagall a travaillé un certain temps comme le retoucheur. A présent c'est la rue Kirov. Les constructions d'avant la révolution malheureusement ne se sont pas conservées. La reconstruction de la rue d'après-guerre a commencé en 1951 L'envergure, la solennité, le style monumental propre à l'architecture de cette époque caractérisent l'aspect extérieur de la rue. On a réalisé une construction ininterrompue linéaire des maisons d'habitation de 4 à 5 étages unies par une conception commune de la ligne. Le rythme des premiers niveaux est renforcé par les baies des devantures des magasins, cafés, restaurants. Les bâtiments aux mêmes dimensions en longueur et en hauteur, aux articulations verticales et horizontales (les corniches, les triangles, les pilastres) assurent un caractère intégral à l'ensemble de constructions.

L'ensemble de la rue s'achève devant le pont Kirov par les bâtiments du type de la tour de l'hôtel «Dvina» et la résidence universitaire du collège des services des liaisons et transmissions.

La rue Kirov finit par le pont à travers la Dvina Occidentale. D'ici le panorama de la vieille ville s'ouvre, l'Hôtel de Ville souvent représenté sur les tableaux de Chagall plane au-dessus de Vitebsk. Deux belles rivières fusionnent ensemble en bas: la Vitba et la Dvina Occidentale. Pour la première fois les deux berges de la Dvina ont été jointes par le pont en 1867. Bella nourrie par l'amour pour Marc courait sur ce vieux pont pour voir son bien-aimé.

«Notre pont est un paradis pour nous. Nous nous enfuyons de la maison, des appartements étroits aux plafonds bas, nous nous sauvons sur le pont pour jeter le regard dans le ciel. On ne voit pas du ciel dans les rues étroites. L'église et les toits aspirent dans les airs. Mais là le fleuve se répand sous le pont. L'air s'éclaircit entre le ciel et la rivière. Le vent apporte l'odeur des fleurs. En face, le jardin public s'est étendu sur un berge opposé. Dans la journée tous s'empressent sur le pont. La fraîcheur pénètre dans les fentes des arbres. Aucun désir pour descendre sur la terre, dans les rues en pierre. Le soir l'air monte, comme le voile léger, argenté. La rivière est presque invisible - sa couleur change de bleu clair en celle argentée. L'eau coule et chuchote doucement. Je ne sens plus rien. Brusquement devant mes yeux apparaît …», - certes, vous avez deviné – c'est Marc qui surgit devant Bella.

Plus personne n'a jamais décrit si poétiquement ce pont déjà inexistant comme Bella Chagall. Depuis longtemps Bella et Marc ne sont plus de ce monde, mais Dvina et Vitba, en fusionnant ensemble portent harmonieusement les eaux dans l'éternité. Vitba et Vitebsk… ces deux mots sont conformes. Il est clair, que le nom de notre ville provient du nom de la rivière. Au départ elle s'appelait Vitbesk, ensuite - Vitebsk. Vitebsk est mentionnée pour la première dans les chroniques de l'an 974. Sa fondation est liée avec le nom de la princesse Olga. D'ici du territoire de l'ancien Château Inférieur, actuellement la Place du Millénaire, l'histoire de notre ville ancienne commence. De tous temps c'était sa partie centrale.

Ici les années d'après la révolution des jeunes gens doués de talent se réunissaient: peintres, poètes, musiciens. Dans les années 20 Vitebsk se transforme au grand centre, les jeunes gens pleins de verve déménagent ici venant de tout le pays. Ils sont attirés par le silence de la ville provinciale, le rythme lent de la vie, la possibilité de créer tranquillement. (Nous prendrons connaissance plus tard au cours de notre excursion de cette période de l'histoire de la ville, quand Marc Chagall a été nommé commissaire du peuple pour les affaires des arts à Vitebsk).

C'était le temps difficile et contradictoire. D'une part le rejaillissement de la vie culturelle, l'énergie révolutionnaire des masses battant par le bord, d'autre part - la dévastation spirituelle, le renoncement à la religion des ancêtres.

Le sort triste est arrivé aux temples orthodoxes, Vitebsk en avait une quarantaine. Une église de l'Annonciation était une perle de l'architecture russe à Vitebsk. Notamment actuellement nous voyons sur la Place du Millénaire cette église, belle, en pierre blanche, ressuscitée des ruines. Elle s'est dressée 500 ans au-dessus de la Dvina, en se reflétant dans le miroir des eaux transparentes du fleuve, comme un cygne blanc, symbole de l'harmonie de la beauté et de la perfection. Des centenaires en tempête ont passé au-dessus de son dôme. Même la dernière guerre la plus terrible a ménagé l'église, elle a tenu tête.

Mais les pierres comprimées par les siècles n'ont pas pu résister contre la dynamite. En 1961on a fait sauter le temple.

Pendant 28 ans le temple a été en ruines dans le centre de la ville. Maintenant cette église, comme plusieurs autres temples de Vitebsk, est ramenée à la vie. L'église de l'Annonciation est la plus vieille parmis les temples orthodoxes de la ville. Depuis des siècles Vitebsk est une ville internationale où vivaient et vivent actuellement les Biélorusses, les Russes, les Juifs, les Lettons, les Polonais, les Arméniens, où voisinent les églises orthodoxes, les églises catholiques, les synagogues. Particulièrement il y avait beaucoup de constructions de culte dans la ville entre XIX et XX siècles.

Chagall est le fils du peuple juif. Cependant le Maître soulignait plus d'une fois qu'il était le peintre russe : «On me considère international dans le monde, les Français me mettent sur le même plan avec eux, mais je me vois le peintre russe et cela m'est agréable», - écrivait Chagall à Ettinger le 4 octobre 1936.

Le futur peintre a procédé tard aux études, et pour être honnête, n'a pas obtenu de grands succès. Dans le jeune âge il fréquentait une école maternelle religieuse heder-juive, qui se situait à côté de la plus grande synagogue dans la ville. Chagall, sans cacher la vérité, écrivait sur ses "succès" scolaires: «… J'apprenais mal, j'étais assez distrait, et je faisais la sourde oreille à tout ce que le professeur disait…»

Marc Chagall 1920

Cependant notamment au heder Chagall a pris intérêt à la Bible, qu'il connaissait bien et laquelle en 1930 - 1931 il a commencé à illustrer sur la commande de l'éditeur parisien connu A.Vollard. Depuis ce temps-là le sujet biblique a pris une place considérable dans l'œuvre du peintre et est devenu l'un des principaux dans l'héritage de Chagall.

La synagogue et le heder se situaient la rue Zaroutchevskaïa, juste là, où nous sommes maintenant. Depuis 1923 cette rue porte le nom de Kalinine.

Dans l'histoire de la peinture Chagall a laissé la trace avant tout comme le peintre génial. Cependant il est connu aussi comme instituteur, instructeur, professeur possédant ses disciples, qui a crée à Vitebsk postrévolutionnaire «L'Académie de l'art libre».

Ici la rue Pravda dans la maison le numéro cinq, dans un ancien hôtel particulier appartenant à M. Vichniak l'un des directeurs de la société par actions nationalisée après la révolution «Le Tramway de Vitebsk», se trouvait une école d'art. Chagall a réussi avec un grand effort de recevoir ce bâtiment en partage pour y placer cette école. Le poste officiel et le mandat délivré personnellement par Lounatcharski le Commissaire du Peuple pour l'Education Nationale et l'Instruction Publique ont aidé Chagall à mener l'affaire à bon terme. Dans le bâtiment se trouvaient les ateliers et les logis pour les professeurs. Marc avec la famille a reçu deux pièces.

Le peintre a obtenu le poste d'un délégué général aux affaires des arts de la province de Vitebsk. Il était proposé à tous les pouvoirs révolutionnaires de lui accorder une assistance maximale.

Ayant obtenu le poste du commissaire pour les affaires des arts, Chagall commence tout de suite le travail sur la création de l'école nationale d'art de Vitebsk.

Marc Chagall à l'école avec les orphelins

«Les rêves pour que les enfants de pauvres familles avec l'amour griffonnant et tachant le papier quelque part dans leurs maisons s'initient à l'art, - s'incarnent. Nous pouvons nous permettre le luxe de jouer avec du feu, et tous les courants d'art sont présentés dans nos murs et les ateliers de toutes les directions de la gauche à la droite y fonctionnent librement», - a écrit Chagall dans l'article sur l'école nationale d'art de Vitebsk. Chagall, comme son professeur Pen, dés qu'ils rencontraient quelque part un enfant doué, ils le plaçaient sans traîner à l'école. D'abord il n'y avait pas de limite d'âge, on s'inscrivait à l'école presque à partir de dix ans, mais après peu à peu on a établi une limitation de 15 ans.

A l'aide du journal de Pétrograd «L'Art de la Commune» Chagall s'est adressé à tous les peintres avec une invitation d'arriver enseigner à Vitebsk.

L'inauguration de l'école d'art a eu lieu le 28 janvier 1919, bien que déjà certains ateliers travaillât à toute vitesse. Le 28 avril 1919 Marc Chagall a occupé le poste de l'administrateur de l'école.

La première saison d'étude à l'école de Vitebsk s'est achevée en juin 1919 par la 1-ère grande exposition.

Les œuvres des élèves de toute une école artistique occupaient les locaux du rez-de-chaussée et en partie le premier étage. L'ouverture de l'exposition le 28 juin a été pompeuse et s'est présentée comme rapport d'activité de Marc Chagall.

A partir le septembre 1919 à l'Ecole Nationale d'Art de Vitebsk on a ouvert de nouveaux ateliers, une nouvelle section s'est ouverte qui allait jouer un grand rôle dans le développement de l'école. De nouveaux professeurs y travaillent: Kogan, Yakerson, Lissitski. Le 5 novembre 1919 K. Malewicz vient à Vitebsk. Il devient le professeur à l'école et procède tout de suite à la formation de son atelier.

Kazimir Malewicz

Le 17 novembre Malewicz s'est produit sur un grand meeting avec l'exposé «Les courants les plus récents dans l'art (l'impressionnisme, le cubisme et le futurisme)». Kazimir Malewicz a publié le livre «Sur de nouveaux systèmes dans l'art» - le premier fruit de sa vie à Vitebsk.

Le 25 avril 1919 Chagall a annoncé le début de l'organisation de la première exposition de toute la Russie de l'art plastique.

On a fait coïncider l'ouverture de l'exposition le 8 novembre 1919 avec une solennelle célébration de l'anniversaire de la Révolution d'Octobre. 41 peintres y ont pris part. L'exposition comprenait 241 œuvres. Les maîtres de la capitale constituaient la moitié des participants, l'autre moitié appartenait aux représentants de Vitebsk, dont près de 10 personnes étaient des élèves de l'école d'art locale. Les peintres de tous les courants ont été représentés: Kandinski, Malewicz, Altmann, Le-Dentu, Falk, Kontchalovski, Lentoulov, Kmon, Stregeminski, Youdovine, Brazer. L'exposition a eu un grand succès.

Au début du février 1920 en l'honneur de la 1-re anniversaire de l'école (Le 28.01.1919) on a organisé la deuxième exposition des élèves. La commission dirigée par Chagall a décerné 17 prix aux meilleurs apprentis (Fourmane, Yudine, Yudovine etc.).

Le mouvement Unovis (Affirmateurs du nouvel art) présidé par K. Malewicz grandissait à l'école d'art. Les personnes qui désiraient contribuer à la "passion" du monde pour de nouvelles formes y avaient été acceptées avec enthousiasme. Le Carré noir était un symbole "maçonnique" de l'Unovis.

                      Membres du mouvement Unovis

Le système de l'enseignement proposé par Malewicz, se distinguait par l'esprit de suite et le résultat. L'exposition des peintres de Vitebsk au mois de juin à Moscou s'est transformée en triomphe de l'Unovis (actuellement les œuvres des élèves de l'atelier de cubisme ornent des collections prestigieuses des musées). En 1920 l'Ecole d'Art a été transformée en Ateliers Libres d'Art, en 1921 - 1923 on a crée l'Institut d'Art pratique, qui a été réorganisé au Technicum d'Art (1923 - 1939), et ensuite à l'Ecole d'Art (1939 - 1941).

Kazimir Malewicz a joué un rôle particulier dans le destin de Chagall et dans la création l'Ecole de Vitebsk. Il est né en 1878 en Ukraine dans une famille polonaise. Il appartenait en effet aux cultures nationales: polonaise, ukrainienne et russe.

Non seulement son art, mais surtout la personnalité même de Malewicz provoquait des sentiments contradictoires et des appréciations extrêmes. Il pouvait être différent: dur et rude avec ceux qui n'acceptait pas ses idées, charmant, bon, simple avec ses collègues et compagnons.

Kazimir Malewicz

«Le meilleur monument à chaque époque est tout de même l'art», - écrivait K. Malewicz. Il n'acceptait pas des compromis. Son œuvre qui a reçu le nom «Le Carré Noir» a apporté à Malewicz une gloire universelle. Le public l'a vu pour la première fois en décembre 1915 à l'exposition à Petrograd, où Malewicz a fait la présentation de ses 49 toiles suprématiques. Pour un large auditoire le nom de Malewicz s'associe toujours en premier lieu à l'ouverture du nouveau mouvement dans l'art - suprématisme (du latin - supérieur) - une variété de l'art abstrait.

Avec l'arrivée de Malewicz la vie de l'Ecole d'Art de Vitebsk a débordé de vie. Il savait non seulement parler et persuader, mais il pouvait montrer et expliquer tout avec le crayon et le pinceau dans la main. Une énergie indomptable, la foi en bon droit des idées qui ouvraient de nouveaux horizons devant l'art, l'activité comprise d'une manière créatrice, - tout cela a aidé Malewicz à créer en bref délai le collectif des peintres qui ont joué un grand rôle dans le développement de l'art. Dans le journal intime du peintre Youdin il y a une phrase sur Malewicz : «C'est, en effet, un leader».

        

Le 14 février 1920 était une date de la création de l'Unovis à Vitebsk (Affirmateurs du nouvel art) - le groupement des peintres avec Malewicz en tête. Notamment l'Unovis s'est installé dans ce bâtiment. Des jeunes peintres Ermolaéva, Lissitski, Souétine, Youdine

                                                              

Chagall et les professeurs de l'Ecole d'Art: Lissitzky, Yermolayeva, Y. Pen.  Vitebsk, 1919.

sont devenus son noyau. Ils sont devenus de grands maîtres. L'Unovis s'est produit avec un large programme de la transformation de tous les aspects de l'art plastique, en aspirant en plus le faire sortir des ateliers des peintres sur les places et les rues. Des cours, des discussions sur un nouvel art, des expositions se suivaient. Les jours des fêtes révolutionnaires la ville était ornée des décorations artistiques curieuses et extraordinaires. L'Unovis de Vitebsk a réalisé une série de spectacles théâtraux et des expositions artistiques.                                           

En 1922 Malewicz est parti pour Petrograd avec le groupe de ses adeptes de l'Unovis les plus doués. En 1935 il est mort dans la disgrâce. 

                                                                                 Kazimir Malewicz 

La façade d'une des maisons donnant sur l'ancienne rue Voskressenskaïa est peinte dans le style suprématique.

Nous voyons au centre le Carré Noir de Malewicz entouré des figures géométriques de différentes formes. Ce sont les formules proclamées par Kazimir Malewicz.

Étant délégué général autorisé pour les arts, Chagall a appelé une élite créatrice d'orner les rues de la ville pour la célébration du premier anniversaire de la révolution d'Octobre.

«Je me suis trouvée à Vitebsk après la fête de la Révolution d'Octobre, mais la ville brillait encore de la présentation de Malewicz - cercles, carrés, points, lignes, différentes couleurs et gens volant de Chagall. Il m'a semblé, que je me suis trouvée dans une ville ensorcelée, mais à cette époque-là tout était possible et miraculeux, à cette période les habitants de la ville se sont faits suprématistes. Les citadins, probablement, pensaient à quelque nouvelle incursion incompréhensible et intéressant, qui il fallait survivre», - une peintre Dymichou-Tolstaïa a écrit dans ses mémoires.

Einstein, étant arrivé à Vitebsk, était étonné : «Ici les principales rues sont couvertes de la peinture blanche sur les briques rouges. Les cercles verts se dispersent sur le fond blanc. Les carrés oranges. Les rectangles bleus. C'est Vitebsk 1920. Le pinceau de Kazimir Malewicz a fait un tour sur les murs en brique».

                Lazzar Lissitski

Jusqu'à maintenant à Vitebsk dans le milieu d'art règne la polygamie des styles et des mouvements. Il y a des élèves - les continuateurs de Malewicz.

Le 16 mars 1987 on a crée une association "Le Carré", où 11 peintres connus sont entrés. C'était la première association indépendante des peintres en Biélorussie, à la façon de «l'académie libre» de Chagall.

En 1918 Chagall, Malewicz et d'autres peintres de Vitebsk saisis par l'enthousiasme créateur de l'époque révolutionnaire, par le pressentiment de la liberté et des changements, ont repeint ensemble la rue principale de la ville - rue Lénine, qui s'ouvre maintenant devant nous. Toujours elle était l'une des rues principales de la ville. Ce terrain s'est formé au 19 siècle. Une église de l'Intercession restaurée dans les années quatre-vingt-dix domine la partie gauche.

Elle a été construite en 1816 - 1821 par les moines membres de l'ordre catholique de la Sainte Trinité. Le bâtiment du monastère à un étage a été érigé à côté du temple.

Comme le temple catholique l'église a été fermée après l'insurrection de 1831, et les moines ont été expulsés de la ville. En 1847 le bâtiment de l'église catholique a été remis au département orthodoxe. Grâce aux moyens du marchand de Vitebsk Grigory Volkovitch l'église a été réparée et reconstruite.

L'église de l'Intercession fonctionnait dans la ville même sous l'occupation pendant les années de la Deuxième guerre mondiale. Pendant la libération de la ville elle a été partiellement détruite et est restée démolie jusqu'à la fin de 1980. La restauration du temple a commencé en 1987.

 Jeouda Pen

Ici, à la fin du XIX - le début du XX siècle au centre de la ville, non loin de l'église de l'Intercession, il y avait une petite maison en bois. Ici vivait le premier professeur de Marc Chagall - Jeouda Pen.

En 1986 Pen arrive à Vitebsk à l'invitation du gouverneur de la ville Levachov. Il obtient une permission d'ouvrir une école privée de dessin et de peinture, qui est devenu pour longtemps la première et unique institution d'art en Biélorussie dont il était un grand professeur. Dans le temps Pen a fait ses études ensemble avec Vroubel, Serov, Vasnetsov et Repine. Son héritage laissé à Vitebsk compte 800 ouvrages.

En automne 1900 Chagall est entré à l'école municipale urbaine de quatre classes avec une spécialisation d'artisanat qui se trouvait dans le bâtiment à deux étages en brique au croisement des rues Grande Moguilevskaïa (Rue Lénine) et Rue Rojdestvenskaïa (Rue Gogol). Le futur peintre faisait ses études dans la classe de menuiserie et de tournerie. Il etait un élève médiocre malgré l'enseignement payant. Ici il a fait ses études avec Ossip Sadkine, futur sculpteur et architecte français.

Restauré après la guerre (1947) l'école a conserve son rôle jusqu'à 1968. A présent le bâtiment abrite une école № 10 de la jeunesse ouvrière.

La place de la Liberté, où nous nous trouvons maintenant, s'appelait jadis Place St. Nicolas, Place de la Cathédrale ou Place Synodique, puisque notamment sur cette place en 1716 - 1731 on a érigé une majestueuse Cathédrale St. Nicolas. Mais encore plus tôt, en 1691 ici on a construit une soi-disant «maison épiscopale», c'est pourquoi le parc se trouvant en bas, s'appelait le Jardin Episcopal (actuellement c'est le parc Frounzé situé au dessous de la route). Ici, dans la partie centrale on voit bien l'originalité de l'aspect en relief de la ville si aimée par Marc Chagall pour sa beauté et l'originalité qu'il appelait - le deuxième Paris.

La Place de la Liberté et une partie adhérente de la Rue Lénine sont non seulement le centre administratif, mais aussi le centre culturel de notre ville. Malheureusement, les bâtiments monumentaux des cathédrales formant l'aspect de cette place au début de XX siècle, se sont conservés seulement dans le souvenir artistique de Chagall. Maintenant ici se trouve un moderne ensemble culturel avec le plus grand amphithéâtre en Europe où on organise un célèbre festival des arts «Le Bazar Slave». Vitebsk n'a pas perdu sa gloire de la capitale culturelle de la république mais avec les années la ville l'a consolidée. Les représentants de tous les pays slaves étant venus à Vitebsk s'empressent de visiter la maison- musée de Chagall, peintre à la renommée mondiale.

«Le Bazar Slave» et Chagall sont aujourd'hui une figure, une face et une carte de visite de la ville, ses célébrités.  

Un bâtiment à un étage en forme -U- se distingue sur la Place de la Liberté par son caractère monumental et l'envergure des formes. Il est construit en 1883 (l'architecte de L.Kaminsky, l'ingénieur N.Korchevski) dans les traditions du classicisme avancé. Le centre de la façade est mis en relief par le risalite à trois niveaux, couronné par le mur d'attique avec le fronton triangulaire. Les intérieurs des locaux sont ornés par une riche finition décorative (les plafonds modelés, rosaces, corniches, pilastres etc.). La fusion des éléments du néo-classicisme et du style nouveau dans la solution architecturale du bâtiment permet de le porter vers le nombre des monuments les plus intéressants de l'architecture de Vitebsk de la fin de XIX siècle. En 1920 le Palais et le Conseil des syndicats occupaient ce bâtiment, plus tard c'était le siège du Comité régional du Parti communiste de Vitebsk, et dès le février 1992 - c'est le Musée régional d'art de Vitebsk. C'est ici dans peu de temps après l'achèvement de la reconstruction on pourra voir l'une des plus grandes collections des toiles de Pen.

L'Hôtel de Ville, bâtiment du conseil municipal, est le symbole de la ville. Au mois de mars 1997 il a fêté ses 400 ans. En face on voit le Palais de la culture des syndicats qui est aussi l'un des plus grands centres culturels de la ville. Devant le Palais se trouve une composition sculpturale symbolisant la fusion de trois rivières portant les noms féminins: Dvina, Loutchessa et Vitba. C'est pourquoi le sculpteur Tarasian les a présentées comme trois grâces majestueuses. Le courant de l'eau baignant les sculptures symbolise la fuite du temps et la variabilité de l'être.

Quelque part ici, derrière le fleuve bleu la jeunesse de Chagall est restée à tout jamais. C'est ici, jeune et grisée par l'amour, qu'il venait chez sa Bella. C'est ici, en face derrière le pont, se trouvaient l'hôtel «Brosi» avec une bijouterie de Rosenfeld, où les jeunes amoureux donnaient des rendez-vous. Leur jeunesse est arrivée aux années mouvementées.

Chagall et Bella ont compris et salué l'esprit révolutionnaire de l'époque. Ce n'etait pas par hasard que le tableau terminé en 1918 intitulé «Au-dessus de la ville» avec un immense couple volant au-dessus de Vitebsk joujou de bois entourée d'une palissade orbe était perçu par les contemporains comme le symbole direct de la révolution – la libération de l'esprit humain des chaînes du petit monde bourgeois mesquin et rance.

Chagall a laissé sur ses toiles une image d'un ébranlement très profond de notre époque – de la Grande Révolution en Russie – des gens dans les vêtements des artisans enjambant le globe terrestre et planant au-dessus de lui.

Chagall supportait péniblement la séparation avec la patrie. La reconnaissance du grand maître n'était pas complète. Il attendait la reconnaissance dans le pays natal, dans la ville natale.

Une seule fois le peintre qui avait quitté la patrie en 1920 est revenu ici de nouveau. Étant arrivé à Moscou en juin 1973, Marc rêvait de la rencontre avec Vitebsk et en avait peur. Certes, la Vitebsk de son enfance a disparu sans laisser de traces. Hélas, en sortant sur le balcon de l'hôtel, le vieux maître a pris froid, il ne pouvait pas être question de continuer le voyage.

Une époque des constructeurs du communisme est tombée dans l'oubli, le temps a mis tout à sa place. La reconnaissance est venue, mais le Maître est déjà parti dans le néant. Il a achevé sa vie. Et seulement ses vers et ses tableaux, comme des papillons, voltigent au-dessus de la ville natale de Marc Chagall qui, enfin, est rentré dans le pays de son enfance et de sa jeunesse.

Les tableaux du passé se raniment à la mémoire. Vitebsk natale des temps reculés surgit des souvenirs. Notamment ici dans la région nommée dans le peuple Peskovatiki, l'enfance de Chagall a passé. L'arrondissement a reçu le nom de l'ancien bourg occupant une partie du territoire du monticule entre la Dvina Occidentale et des ruisseaux dont les lits passaient dans de profonds ravins.

Au début du XVII siècle le bourg se trouvait sous la direction de l'archevêque Joseph Kuncewicz. En 1790 on a construit ici l'une des premières manufactures de la ville. Au début de XX siècle l'arrondissement s'est élargie le long de la Dvina, le quai Peskovatiki s'est formé où se promènent aujourd'hui les habitants de Vitebsk et les visiteurs de notre ville.

Hypothétiquement ici, dans cette région de la ville Marc Zakharovitch Chagall est né le 7 juillet 1887. Aussitôt après la naissance du premier-né (il y avait sept filles et deux fils dans la famille Chagall), le père du peintre vend cette maisonnette et achète celle plus vaste ici à Peskovatiki. Et après la mort du grand-père du futur Maître les Chagall ont changé encore une fois leur résidence.

Une de ces maisons de Peskovatiki est représentée dans l'album «Le retour du Maître». Probablement aucune maison ne s'est pas conservée, excepté celle de la rue Pokrovskaïa. Quant à Peskovatiki avec ses rues et ruelles, Chagall les dessinait beaucoup et souvent dans ses premières œuvres: "Le défunt" 1908 (probablement le tableau a été une expression de la tristesse et du chagrin après la mort du grand-père), "Le mariage" 1910, «Moi et le village» 1911, «Au-dessus de Vitebsk» 1914.

Grâce à ces toiles les coins du vieux Vitebsk sont connus dans le monde entier.

Jusqu'à maintenant Vitebsk ne possédait aucune œuvre d'art originale du Maître. Et seulement grâce au pionnier suisse, le propriétaire d'une galerie privée monsieur Günter Komatzki, les travaux du peintre sont apparus pour la première fois dans l'Art-centre Chagall. Ce bâtiment se trouve ici, sur la colline de l'Assomption.

Un hôtel particulier en brique rouge construit au XVIII siècle appartenait avant la révolution à un riche bourgeois. Ensuite le bâtiment a été nationalisé. Maintenant c'est un musée qui abrite une exposition permanente «Marc Chagall à Vitebsk».

Certes, l'acquisition des travaux originaux de Chagall est devenue un événement le plus significatif dans la vie du musée.

Günter Komatzki a remis en don à l'Art-centre cinq eaux-fortes d'une série la "Maternité" datée de 1923, trois eaux-fortes d'une série de "Psaumes de David" et d'autres travaux graphiques desquels vous pouvez prendre connaissance pendant la visite du musée Chagall.

Outre les travaux de Chagall les Suisses ont offert aussi des livres uniques au sujet de «Chagall et la culture juive».

Les époux Komatzki pendant leur dernière arrivée à Vitebsk ont remis au musée les eaux-fortes et les lithographies de la part du docteur Lindel - l'un des meilleurs experts des œuvres de Chagall.

Aussi, le musée a reçu quelques milles de dollars de la part de la petite-fille du peintre Meret Mayer Graber pour la présentation des œuvres, et le rééquipement des salles.

Monsieur Komatzki travaillait lui-même dans le musée neuf heures par jour.

«Grâce à ses mains - habiles et sages - la collection de notre musée est présentée de même manière comme dans tous les grands musées du monde, - Ludmila Khmelnitskaïa, directeur du musée Chagall, a commenté son travail, - il a fait un travail très compliqué et soigné, que nous ne pourrions jamais faire nous-mêmes».

Marc Zakharovitch venait souvent ici, sur la Colline de l'Assomption, où le gouvernement révolutionnaire siégeait dans le bâtiment du Palais du gouverneur.

La Colline de l'Assomption est un endroit préféré des promenades des citadins. Ici les jours des fêtes la fanfare jouait, les artistes donnaient les présentations sur les estrades ouvertes. C'était comme ça à l'époque de l'enfance et de la jeunesse de Chagall. Le gouverneur saluait les citadins du balcon de la maison.

Le Palais de gouverneur, un bâtiment majestueux du style classique, a été construit à Vitebsk dans la deuxième moitié du XVIII siècle.

Le palais pendant 100 ans a hébergé un bon nombre de locataires illustres. Un écrivain Ivan Ivanovitch Lazhetchnikov (1792-1869) - auteur des romans historiques, a vécu ici de l'octobre 1853 jusqu'au juin 1854. Il occupait alors un poste du vice-gouverneur de la ville. En 1812 du 16 juillet au 1-er août le Palais a été occupé par Napoléon. Ici l'empereur convoquait ses conseillers militaires: Murat, Beauharnais, Glencore.

En 1812 du balcon du 2-me étage du Palais de gouverneur l'empereur Napoléon saluait le défilé des troupes passant sur la place.

En 1912, la veille de la célébration du 100-anniversaire de la victoire de la Russie sur la France napoléonienne, on a érigé sur la Colline de l'Assomption le monument en l'honneur de l'héroïsme des Russe manifesté dans la guerre 1812 (architecte Fomine).

Le monument est érigé aux frais des dons des citadins. Pendant ce temps Chagall se trouvait déjà à Paris. C'est qu'en 1910 le juriste connu russe Maxime Vinaver, député du conseil d'Etat accorde à Marc Chagall une bourse au montant de 125 francs par mois pour la suite des études à l'étranger et le jeune peintre part pour Paris.

Les meilleures représentants des intellectuels russes: peintres, poètes, musiciens tâcher de partir en France remplie de l'atmosphère de la liberté créatrice.

Un écrivain russe Ivan Alekséevich Bunine a vécu de longues années à Paris. Pour la première fois il est arrivé à Vitebsk en 1889. Il a décrit ses impressions de cette visite dans sa nouvelle autobiographique "Lika".

«Je suis arrivé à Vitebsk le soir. Le soir était froid et clair. Partout il y avait beaucoup de neige, tout etait vague et propre, la ville vierge m'a paru ancien et pas russe avec les toits aux pentes escarpées, avec les portes profondes, grossières et demi-circulaires sur les étages inférieurs. J'allais comme enchanté dans cette ville si ancienne, comme il m'a semblé, la ville dans toute sa merveilleuse nouveauté pour moi».

Si on regarde autour, on comprend, que Bounine aurait décrit notamment ce vieux coin de Vitebsk. Les portes demi-circulaires, de grands toits, les maisons unies ensemble. Tout cela rappelait plus le style de la construction des villes d'Europe occidentale. Notamment tel était la rue Souvorov (ex-Vzorskaïa) en XVII - XIX siècles.

Plusieurs bâtiments, même les quartiers entiers se sont conservés à nos jours. Les bâtiments de la rue Souvorov avec les rues adjacentes: Tolstoï, Krylov, Koupala forment une zone historique-architecturale de la ville, les balcons du XVIII siècle ornent les façades des bâtiments. Ces balcons légers, ajourés, presque planant de leur nature au-dessus de la ville, où lourds, forgés, de fonte, surplombant d'un air menaçant au-dessus des trottoirs.

La place s'appelle Place de l'Hôtel de Ville, car ici déjà depuis 4 siècles se trouve le bâtiment de l'autogestion municipale. On construisait les hôtels de ville seulement dans les villes, qui possédaient le droit de Megdebourg. Ce droit a été conféré à Vitebsk en 1597.

Quoi que Marc Chagall dessinât sur ses toiles pittoresques: la Tour Eiffel, la Cathédrale de Notre Dame de Paris ou d'autres coins du Paris magique, presque tous ses tableaux représentant les chef-d'œuvres universellement connus côtoient des toits des vieilles maisons de Vitebsk, l'Hôtel de Ville penché sur le côté et planant au-dessus de la terre, comme le symbole de la ville natale.

Un vieux peintre, qui a vécu presque toute la vie loin de la patrie, n'a pas oublié les noms si chers des rues, des places, des ruelles.

Le temps a changé leur extérieur, mais plusieurs noms sont restés intacts. En haut de L'Hôtel de ville va la rue Tolstoï, ex-Podvinskaïa. Sur les photos d'avant la révolution on peut voir le bâtiment dans lequel le beau-père de Chagall a ouvert l'un de ses magasins.

Cette maison appartenait au pâtissier suisse Christian Brosi. Construit au milieu du XIX siècle il se trouvait au coin des rues Smolenskaïa (à présent rue Lénine) et Podvinskaïa (à présent rue Tolstoï). Dans cette maison se trouvaient l'un des plus grands et élégants hôtels - hôtel "Brosi", le restaurant et la confiserie "Jean Anbert", la papeterie Rosenfeld.

«Les parents et une nombreuse parenté … oui, oui de ma femme ne sesont pas trouvés à leur goût mon origine, - Marc Chagall écrit dans son livre «Ma vie», - Comment donc! Mon père - un simple commis, et le grand-père … était le boucher à Liozno. Mais cette famille - figurez-vous! - possédait trois bijouteries dans notre ville. Des bagues, broches, bracelets brillaient, passaient par toutes les couleurs dans les vitrines. Des horloges, des réveils sonnaient de tous les côtés. Pour moi, habitué aux autres intérieurs, tout cela me semblait le luxe céleste».

«… la mère de ma fiancée lui disait. - Écoute, il me semble, qu'il se farde … Qu'est-ce que c'est comme le mari - garçon rose, comme une jeune fille ? Il ne pourra jamais gagner la vie. Et plus encore - le peintre! Qulle renommée aux cent bouches!?»

C'est de telle manière qu'on m'injuriaient dans la famille de ma fiancée qui le matin et le soir m'apportait à mon atelier des gâteaux sucrés, du poisson frit, du lait bouilli, des bouts multicolores et même les planches, qui me servaient du chevalet ».

Encouragé par le sentiment pour une belle Bella, Chagall volait au-dessus de la terre, voyait de beaux rêves en réalité, qui s'incarnaient dans les tableaux et les vers.

Bella Chagall! C'était une femme d'une beauté et d'une harmonie surprenantes. Elle étudiait la littérature et l'art, la maîtrise d'acteur. La femme avec le sentiment dévorant de l'amour.

Le 2 septembre 1944 Bella a fini sa voie terrestre.

«… j'ai perdu … celle qui était le sens de ma vie, mon inspiratrice. Autant que ma vie a été facile, … maintenant est pleine des tragédies».

(extrait de la lettre de Chagall à Ettinger du 30 avril 1945)

Le même 1944 Chagall par l'intermédiaire du consul soviétique aux USA transmet en URSS ses deux tableaux et commence à travailler sur les mémoires de Bella et compose le recueil de ses souvenirs «Les Feux Allumés».

«Elle écrivait comme elle vivait, comme elle aimait. Ses mots, ses phrases ressemblent aux touches de pinceau légères et colorées mises sur la toile. A qui la comparer ? Elle ne ressemble à personne …»

Seulement après huit longs ans passés la douleur de la perte s'est affaiblie et le destin a offert bienveillamment au peintre la deuxième muse: Valentine Grigorievna Brodskaïa - sage, généreuse, charmante. Le mariage a eu lieu en 1952. Cette histoire n'est pas liée à Vitebsk.

Théâtre de Vitebsk

La fuite du temps est implacable. La marche du temps est comme le courant de la rivière: impétueux et irréversible. La rivière Vitba, gravé au cœur de Chagall, abondante et rapide autrefois, transformée maintenant en ruisseau, porte harmonieusement ses eaux à Dvina.

Le long de son courant passe une petite rue portant autrefois le nom Rue Théâtrale, et à présent - Rue Pouchkine.

Directement à l'embouchure de la Vitba et de la Dvina on voit le monument à A.S. Pouchkine. Chagall toute la vie s'adressait à l'œuvre de Pouchkine, la délicatesse de son pinceau est consonant à la facilité de plume du poète génial. Et c'est pas par hasard que Chagall a offert en 1973 ses ouvrages notamment au musée d'Etat des Arts Plastiques Pouchkine à Moscou. Là se trouvent 75 lithographies du Maître.

La petite-fille de Marc Chagall racontait, que peu de temps avant la mort il, s'étant soudainement affaibli de l'esprit, a imaginé, qu'il se trouvait à Vitebsk. Il est mort, quand on le montait dans l'ascenseur au premier étage dans le fauteuil à bascule. Il a décédé, comme il a vécu, en aspirant au ciel.

Les violonistes horizontaux, les artisans amoureux planent dans ses tableaux. Il s'est joint à eux. Le ciel, le vol – c'est l'état essentiel du pinceau de Chagall et de ses tableaux.

C'est peu probable que quelqu'un des peintres, avaient été tellement au sens littéral un poète, comme ce fils de la terre de Vitebsk.

C'est pourquoi un écrivain Iury Trifonov a écrit : «Les amants volant de Chagall – ce sont nous tous ceux qui nagent dans le bleu ciel du destin».

 

  
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