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BERESINA (BEREZINA) ET LES EVENEMENTS DE 1812

 

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Il y a beaucoup de monuments liés aux événements de 1812 dans la région de Borissov. Notamment c’est ici que le destin de l'armée française à l'issue de la campagne napoléonienne s’est décidé. Maintenant nous voyons, que la fin de ces événements auraient put être différents. Selon le projet de Koutouzov Napoléon y aurait pu être prisonnier, mais l'histoire a pris un autre sens: Que s'est-il passé? Comment cela est-il arrivé? Pour avoir les réponses à toutes ces questions visitons l’un des premiers lieux des événements: Stoudionka.

Offensive et la retraite de la Grande Armée

                

Le jour où l'armée de P. Tchitchagov s'est affirmée sur les bords de la Bérésina (Bérézina), Napoléon passait le Dniepr à Orcha. Malheureusement le lendemain à Tolotchine pendant la période du passage des trois jours jusqu'à Borissov, l'Empereur reçoit par express une dépêche lui signalant que les Russes se sont emparés des têtes de pont sur la Bérésina (Bérézina), lui barrant ainsi la voie pour Minsk. Très contrarier par cette nouvelle il ordonne de recueillir tous les étendards de combat et de les brûler en sa présence.

                                      

    Les aigles sont brûlés

Toile de Wojciech Kossak

En apprenant la version décrite par des historiens russes, M. Fernand-Emile Beaucour, Ingénieur des Arts et Manufactures, docteur en Droit et en Histoire, directeur du Centre d’études Napoléoniennes à Paris, Coprésident du Comité historique biélorusse sur Tadeusz Kosciusko et Professeur-invité de l’Université d’Etat de Minsk, s'est permis de donner son avis personnel contraire en entendant cette version de la bouche d'un guide local. D'après lui c'était tout à fait impossible ! Napoléon était profondément militaire et jamais, il n’aurait pu donner l'ordre de brûler les drapeaux des ses régiments. Fernand-Emile Beaucour a visité Borissov plusieurs fois. Il a laissé au musée régional son livre sur les événements de Bérésina (Bérézina) qui n'est pas encore traduit en russe. Il est mort en 1985.

Oudinot

Revenons à l’histoire du départ de Moscou par la grande armée. Cette dernière comptait cent dix mille personnes. Aux approches de Orcha il ne restait que onze mille combattants armés sans compter les foules de personnes sans armes qui suivaient à l’arrière. Seulement cinq cent officiers possédant encore des chevaux avaient été groupés dans l'escadron pour créer une unité combative de cavalerie, que Napoléon a appelé "sacré". C'était son support et la protection. A l'approche de la Bérésina les troupes de Napoléon devaient se compléter considérablement. Au nord les corps des maréchaux Nicolas-Charles Oudinot et Claude-Victor, ce dernier comptait encore près de vingt mille personnes se rapprochant. Ces deux corps d'armée malgré de considérables pertes dans les combats autour de Polotsk, présentaient les mêmes formations encore combatives. Ils y avaient même une cavalerie de cuirassiers. L'adjonction de ces corps, ainsi que des unités faisaient le service de garnison sur le territoire de la Biélorussie actuelle. Ces derniers ont beaucoup augmenté les possibilités de l'armée napoléonienne à mener des hostilités actives.   Napoléon a ordonné à Oudinot de s'avancer dans l'avant-garde de l'armée reculant dans la direction de Borissov. Victor devait protéger le repli. 

                                                                                                                       Victor

 Le corps de Victor a rencontré une armée battant en retraite au village de Bobr. La surprise des soldats a été incroyable car ils pensaient voir des anciennes hordes gaillardes se diriger vers Moscou mais leur vision s’est transformée en un éveil cauchemardeux. «Une foule de fantômes habillés de guenilles, de pelisses féminines, de morceaux de tapis et d’imperméables sales brûlés troués de balles; des fantômes aux pieds enveloppés de chiffons» (Description effroyable déclarée par Philippe Paul Ségur, aide de camp de Napoléon.) [11, la page. 46].               

Apprenant que la route pour Minsk est bloquée, Napoléon est pris de colère et de réflexion. Il doit résoudre d'urgence un nouveau plan de défense comment sortir de l'encerclement qui menace à l'instant de se fermer. Il donne l'ordre à Oudinot d'attaquer l'armée du Danube et l’entraîner dans la Bérésina, s'emparer absolument du pont de Borissov ou trouver un passage à travers la rivière quelques parts ailleurs.

Pendant ce temps le commandant de l'armée du Danube l'amiral Tchitchagov s'est installé avec son état-major à Borissov étant encore à l’époque qu’un petit ensemble de constructions en bois. Désormais et jusqu'au passage de Napoléon à travers la Bérésina c’est à cause de l’imprévoyance ou peut-être à cause d’une manifestation insouciante que les commandants et les grands chefs russes commettent des erreurs impardonnables qui donnent la possibilité à Napoléon de traverser la Bérésina. Pour savoir comment cette avancée est devenue possible rappelons en détail les mémoires des participants, leurs actions, leurs ordres et les conséquences. Après l'entrée des Russes à Borissov les patrouilles sont absentes pendant deux jours. Tel est le témoignage de source diverse. Trois mille cavaliers partent pour l'approvisionnement du fourrage sur les hauteurs de la rivière. Le matin du 23 novembre le général Palène fait sortir les soldats sur la route de Moscou pour les diriger au village de Lochnitsa situé à 18 kilomètres de la ville.

Dąbrowski

Entre-temps le corps de Nicolas-Charles Oudinot, se déplace à l'ouest, rencontre les restes de division de Jan Henryk Dąbrowski et de Mikołaj Bronikowski défaits et paniqués au pas de course près de Borissov. Oudinot, prévenu par ceux-ci du danger, a préparé ses troupes au combat et a rencontré la colonne russe sortie du bois avec les volées d'artillerie. Ces derniers sont rejoints par la cavalerie pour leur apporter de l’aide. Pour le détachement russe peu nombreux, la collision avec les grandes forces de l'adversaire a été une grande surprise. Néanmoins l'escadron des hussards d'Alexandrie s'est précipité dévouement à l'attaque. Les cavaliers se sont enfoncés dans la cavalerie française, mais sont tombés dans une bataille inégale. La colonne de l'avant-garde serrée de tous côtés sur un étroit chemin forestier n'a pas pu se tourner au combat et sous la pression des Français a commencé à se replier vers Borissov. Il fallait penser à la défense de la ville. Le comte Chtcherbvatov a installé une batterie au bord de la rivière Skha à côté de la digue de moulin pour barrer à l'ennemi la voie vers la ville. Il semblait que la position bien choisie promettait le succès. Mais le résultat a été différent. Les unités russes se sont repliées et ont commencé à passer Skha à gué beaucoup plus haut des digues. L'ennemi, qui les serrait de près, s'est servi aussi du gué et bientôt a fait irruption à Borissov du coté nord-est. Les troupes dans la ville n'étaient pas du tout préparées à la défense. En hâte les soldats sellaient les chevaux, attelaient les équipages, équipaient les convois. Les Russes ont pu arrêter la progression de l'ennemi seulement après avoir passé derrière la Bérésina et après avoir incendié les ponts.

Borissov est tombée entre les mains des Français. Cependant le succès d'Oudinot n'a pas été absolu, puisqu'il n'a pas pu s'emparer du pont à travers la Bérésina, et l'armée du Danube possédait le bord droit de la rivière et barrait la progression à l'ouest.

P. Tchitchagov avec les forces principales de l'armée est resté près de la tête de pont, en barrant la voie directe vers Minsk.

Pour l'observation et la défense de la rivière on a envoyé en amont par rapport à Borissov le détachement de Tchaplits, celui-ci a reçu l'ordre d'aller vers Brili et d'occuper Zembine.

Tchaplits

Dans le même but en aval de Borissov on a envoyé le détachement du comte Orourk. Il devait occuper le village d'Youchkevitchi et résister à l'ennemi près de Bérésino inférieur. Avec cela il lui était ordonné de ne pas se limiter à la défense passive de la rivière, mais présenter le passage à travers la rivière, pour cette raison on a affecté et mis à sa disposition une demi-compagnie de ponton.

Les détachements de Tchaplits et d'Orourk ont pris leurs positions le 24 novembre. Ainsi, l'armée de Tchitchagov s'est mise en défense le long de la Bérésina entre les villages de Véssélovo et de Bérésino inférieur.

Orourk

La longueur totale de la ligne de défense s'est allongée sur 80 kilomètres. Au cas où l'adversaire passerait la rivière quelque part sur la distance entre Borissov et Véssélovo, ou Borissov et Novosselki toute l'armée pouvait être concentrée au point critique le même jour. Beaucoup moins favorable se présentaient les conditions dans le cas où l'adversaire chercherait les passages quelque part dans les alentours de Bérésino inférieur. Alors les forces principales russes pourraient s'approcher seulement à la fin du deuxième jour après l'arrivée de la nouvelle du passage des Français et seulement le troisième jour toute l’armée de Tchitchagov pourrait se concentrer au point critique.

Nicolas-Charles Oudinot étant entré à Borissov a procédé immédiatement à la reconnaissance en vue de la recherche du point le plus commode pour le passage de la rivière. Les reconnaissances et les interrogatoires des autochtones ont indiqué l'existence sur la Bérésina des trois gués en amont de Borissov: près de Stakhovo, Stoudionka et Vessélovo, et un gué en aval de Borissov à côté d'Oukholody. En estimant les conditions des passages près de quatre gués, Oudinot a préféré le passage près de Stoudionka qui était beaucoup plus éloigné de Borissov et cela donnait l'espoir de rencontrer une plus petite résistance au passage du côté de l'adversaire. En outre le hasard a voulu que les Français avaient déjà testé le gué à Stoudionka dont la profondeur ne dépassait pas 3,5 pieds.

Donc, Oudinot préfère le gué à Stoudionka. Il donne les dispositions sur une fausse démonstration des manœuvres dans la région d'Oukholody. Il expédie à Stoudionka son chef de l'artillerie, le général Claude-Charles Aubry, lui ayant confié les travaux préparatoires de l'installation du passage. A l'arrivée à Stoudionka, Aubry étudie attentivement le terrain. La largeur de la rivière ne surpassait pas 10 sagènes, mais les bords marécageux, couverts d'eau, augmentaient cette largeur jusqu'à 30-35 sagènes. Une sagène = à 3 archines =7 pieds = 2,1336 mètres. Un pied = 12 pouces = 0,3048 mètres. La profondeur du gué, selon les récits des paysans, en conséquence de la crue, a augmenté. Les abords vers la rivière du côté gauche ne présentaient pas de difficultés, mais du côté droit le marais s'étendait et était accessible seulement pendant les froids rigoureux. Il y avait un chemin de fascines à travers le marécage. Les Français ne se sont pas décidés à produire les mesures préliminaires, pour ne pas attirer l'attention au point réel du passage. Au bord droit il y avait un piquet de cosaque observant le gué. Le village de Brili se trouvant sur la hauteur était occupé par l'infanterie et la cavalerie. Les pièces d'artillerie étaient visibles à la périphérie du village.

Eblé

Napoléon a appris l'existence du gué à Stoudionka par le rapport de Corbineau, arrivé dans ce but le 23 novembre au quartier général de l'armée française à Bobr. Napoléon l'a renvoyé chez Oudinot avec l'ordre de procéder immédiatement aux travaux d'installation des ponts à Stoudionka, au lieu du point envisagé avant, près de Vessélovo. Et en même temps pour détourner l'attention de Tchitchagov l'ordre prévoyait les démonstrations redoublées du côté opposé plus bas de Borissov. Pour ajouter à ces démonstrations la plus grande vraisemblance, Oudinot a fait courir dans les troupes le bruit que le passage se ferait en aval de la Bérésina pour attirer dans cet endroit les foules sans armes. Napoléon a accordé et mis à sa disposition tous les pontonniers et les sapeurs pour la construction rapide des ponts. Le 24 novembre à l'aube le général Jean-Baptiste Eblé et une partie des équipages des pontons détruits à Orcha a quitté le village de Bobr et s’est dirigé à Borissov.

Zajączek

Seulement deux journées de marche séparaient la Grande Armée de la Bérésina. Dans le but de ralentir la poursuite des troupes avancées de Koutouzov et surtout de les retenir très loin du passage, Napoléon a donné l'ordre à Davout et à Murat de former l'arrière-garde et de reculer lentement pour les soutenir. Il a laissé Ney près de Bobr, ayant mis à ses ordres la troupe de Józef Zajączek et le détachement polonais arrivé de Moguilev. Etant à Bobr Napoléon a envoyé à Victor l'ordre de s'emparer du chemin de Lepel à Borissov. Napoléon comptait que Victor occuperait Kostritsa déjà le 25 novembre vers midi, ainsi que leur passage se ferait la nuit du 25 au 26 novembre. A ces fins il pensait concentrer dans la région du passage les corps d'Oudinot, de Victor et sa garde. L'arrière-garde de Davout devait se tenir entre Kroupki et Natcha jusqu'à la fin du passage de la Bérésina. Cependant Victor a continué la retraite à Lochnitsa. Ayant reçu les dispositions de Napoléon, il était en marche et n'a pas pu changer de direction. Il en a fait part à l'Empereur. Ce dernier a été particulièrement contrarié. L'armée française endurait une crise et sa situation dangereuse jusqu'à présent était devenue presque funeste. Le lieu de passage du côté de Peter Khristianovich Wittgenstein (avec le départ de Victor pour Lepel) était dénudé. Un simple calcul des distances et du temps indiquait la possibilité de l'apparition de Wittgenstein à Stoudionka au début du passage.

Murat

Pourquoi Wittgenstein a laissé échapper une bonne occasion? La question n'a pas de réponse jusqu'à présent. Plus tard pour se disculper, il déclarait le mauvais état des chemins de Kostritsa, Vessélovo et Stoudionka. Mais ces chemins n'étaient pas pires que les autres.

Aux crépuscules du 25 novembre Napoléon est arrivé à Borissov avec une vieille garde. Ayant traversé la ville, il s'est arrêté près du pont détruit et a étudié attentivement la position russe à droite sur la rive de la rivière. Il est entré dans la maison la plus proche. Il a passé quelques heures en méditant sur la carte déroulée et tard le soir il s'est dirigé à la métairie du Vieux Borissov et s’est installé pour y passer la nuit.

Pendant ce temps le corps d’armée de Victor se concentrait à Stoudionka. Dans cet endroit la veille on a commencé les travaux de stockage des matériaux pour la construction des ponts. Le village était occupé par la cavalerie du général Jean-Baptiste-Juvenal Corbineau.

Pour tromper Tchitchagov, simultanément avec l'occupation de Stoudionka, on a expédié un bataillon de l'infanterie en aval vers le village d'Ouholod, ce qui a entraîné des foules de gens désarmés et pouvaient être pris pour les troupes régulières par les Russes occupant le bord. On s'est servi de la ruse suivante. Le chef de l'état-major d'Oudinot - Lorencet a convoqué chez lui quelques Juifs connaissant bien le terrain et les a interrogés en détail sur le gué à Oukholod et sur les voies conduisant vers Minsk. Puis, faisant semblant d'être bien satisfait des renseignements, Lorencet a retenu certains Juifs comme guides et a relâché les autres les obligeant à recueillir les renseignements sur les troupes russes et a les livrer à Oukholod.

Corbineau

Le 25 novembre, très tôt le matin les généraux Eblé et Chasseloup sont arrivés à Borissov. Après quelques heures de repos ils sont partis directement à Stoudionka avec le plus grand nombre de pontonniers et de sapeurs. Les pontonniers et les sapeurs restants ont été désignés pour la démonstration du passage près de Borissov et Oukholod.

Napoléon a fait le choix de passer à Stoudionka et a donné l'ordre d'y organiser les travaux préparatoires. Tout a été fait, pour induire en erreur le commandement russe. L'Empereur après toutes ces dispositions a quitté Borissov pour le Vieux Borissov avec sa garde sous le couvert de l'obscurité. Suivons maintenant les traces de Napoléon.

C’est toujours ici que tard le soir du 25 novembre Napoléon est arrivé de Borissov pour se diriger vers Stoudionka. Pour passer la nuit il s'est installé dans la propriété du baron Korsak. Les anciens habitants de Borissov se rappellent une spacieuse maison en bois, nommée plus tard «la maisonnette de Napoléon». Andrey Andréevitch Gromyko (18.07.1909 - 02.07.1989 – Mister "Niet" – ministre des affaires étrangères de l'URSS) a vécu dans cette maison lorsqu’il faisait ses études à l'école agricole de Borissov. En 1941 Hitler a visité aussi cette maison. En 1944 la maison a été incendiée par les hitlériens battant en retraite. La fondation de cette maison et le sous-sol se trouvent à présent sur le territoire de l'école - l'internat pour les enfants malades d’infection pulmonaires (tuberculose) à Staroborissov (Vieux-Borissov).

Ici Napoléon a passé une nuit pleine d'inquiétudes la veille du passage. Il ne s'est pas couché. Il sortait souvent de la maison, regardait fixement les feux flamboyants du camp russe derrière la terre submersible de la Bérésina. La flamme des feux le calmait: cela signifiait que les Russe campaient sans bouger, ne soupçonnant pas des préparatifs du passage à Stoudionka, Personne ne remarquait la concentration au village des troupes ennemies. Les feux ont brûlé jusqu'à la fin de la nuit. Le lendemain au petit matin Napoléon s'est dirigé vers Stoudionka. Toute la nuit et le jour suivant son armée s’est concentrée pour son départ de Borissov.

Pendant ce temps Pavel Tchitchagov a pris les dispositions qui ont beaucoup affaiblit les positions des troupes russes dans le courant supérieur de la Bérésina, à l’endroit même où Napoléon s'est dirigé.

Le 24 novembre les détachements de Tchaplits et d'Orourk ont pris leurs positions. De leur rive ils voyaient le renforcement des troupes françaises à Borissov et l'avancement des colonnes en amont et en aval de la rivière, mais nulle part on n'a rien découvert des préparatifs du passage.

Schwarzenberg

La nuit du 24 au 25 novembre Tchitchagov a reçu l'avis de Wittgenstein avec une supposition que l'armée française avait tourné vers Bobrouïsk. Cela pouvait prévoir que Napoléon avait l'intention de traverser la rivière au sud de Borissov. Cette prévision était complétée par le rapport du commandant d'armes de Minsk où il signalait l'apparition des détachements avancés de Karl Philipp Schwarzenberg à Nesvij et à Nouveau Svrjen.

Les faits rapportés par des témoins qui contrairement à l'opinion du chef de l'état-major le général Sabanéev et d'autres généraux conseillaient d'attendre jusqu'à l'éclaircissement de la situation, Tchitchagov a pris une décision immédiate de transférer le centre de gravité de la défense au sud, de déplacer les forces et d'intensifier l'observation de la partie inférieure de la rivière,

Le comte Orourk, ayant laissé les postes de surveillance sur la rivière à Gora et à Youchkevitchi, a pris la direction vers Bérésino Inférieur. Après avoir fait une marche de 50 verstes sur un chemin enneigé la nuit, le 26 novembre au matin il a occupé Bérésino Inférieur, où l’on supposait le passage de Napoléon.

Près de la tête de pont on a laissé le corps du général d'infanterie de l'armée russe le comte Alexandre-Louis Andrault de Langeron au nombre de quatre à cinq mille personnes. Tchitchagov avec une réserve stratégique de quatorze à quinze mille de personnes a quitté Borissov dans l'après-midi et le soir du 25 novembre est arrivé à Zabachévitchi (c’était à 23 kilomètres au sud de Borissov). On s'est trouvé dans une situation étrange. Lorsque Napoléon s'est précipité au nord vers Stoudionka, Tchitchagov est allé au sud. Le soir Napoléon s'est installé à Vieux-Borissov, et Tchitchagov avec l'état-major à Zabachévitchi.

Langeron

Tchaplits a reçu l'ordre de laisser seulement les postes pour observer le courant supérieur de la rivière et d'arriver le lendemain avec son détachement vers la tête de pont.

Ainsi, le matin du 26 novembre le groupement des armées de Tchitchagov et les conditions de la défense des terrains particuliers de la Bérésina ont changé fondamentalement. Le partie nord de la rivière, plus assurée au début, s'est trouvée dans les conditions beaucoup moins favorables, que la partie sud.

Tchitchagov a quitté la tête de pont, persuadé de la justice de la supposition de Wittgenstein que l'armée française avait tourné vers le sud. Cependant, le jour de l'arrivée à Zabachévitchi, il a reçu de nouveaux renseignements, qui ont ébranlé son assurance.

Wittgenstein

La nouvelle de la marche de Wittgenstein vers le village de Kholopénitchi, sans explication des raisons, était perçu comme l'indication de la possibilité du passage français plus haut de Borissov. C'est pourquoi il a annulé sa disposition, et a fait la prescription à Langeron de renforcer Tchaplits. Cependant, les dispositions faites par Tchitchagov le soir du 25 novembre sont arrivées à destination quand le passage de la Bérésina par l'armée française est devenu un fait accompli. Le comte Langeron a envoyé plusieurs fois des chasseurs dans la ville avec l'ordre de capturer un prisonnier pour en tirer des renseignements, mais les tentatives n'ont pas eu de succès grâce à la vigilance des postes des guetteurs français.

L'état de choses dans la région du détachement de Tchaplits semblait plus inquiétant. Le jour encore en face de Brili il a été remarqué l'apparition des officiers français. Le soir les troupes ont commencé à arriver vers Stoudionka, et bientôt le bruit des haches s'est fait entendre de la rive gauche. La nuit tombée de nombreux feux de bivouac ont permis de découvrir la présence de forces considérables. Dans la nuit Tchaplits a expédié le régiment de cosaques pour une reconnaissance sur la rive gauche de la Bérésina. Plusieurs prisonniers et le gérant d'une propriété près de Vessélovo ont été capturés et les cosaques les ont amenés à Brili. Des prisonniers ont signalé que toute une armée française était concentrée entre Vieux et Nouveau Borissov et que les français ont procédé à la construction de deux ponts.

Cependant Tchaplits en prenant les dispositions d'abandonner Zembine et Vessélovo n'a pas pris soin de détruire les ponts et les chemins de fascines, formant sur cette voie une série de défilés presque continus. L'absence de cet ordre a eu de très importantes conséquences et aurait pu s'avérer presque l'une des raisons principales qui a donné la possibilité aux restes de l'armée française de se sortir d’une position périlleuse. Par la suite les déclarations de Tchitchagov et de Tchaplits que la destruction des ponts pouvaient avoir une importance minimale à cause d’un fort froid dans la nuit du 26 novembre qui a gelé les marais et les a fait praticables pour les colonnes ennemies, sont démentis par la plupart des écrivains français et des participants au passage.

N'ayant pas attendu le retour de son aide de camp envoyé avec le rapport à Tchitchagov, ne s'étant pas décidé d'assumer la responsabilité du retard ultérieur, Tchaplits dés l'aube a entrepris la marche vers la tête du pont. Près de Brili il a été laissé seulement et provisoirement un faible détachement du général P.Kornilov composé d'un régiment de chasseurs à pied, de deux régiments de cosaques ainsi que de 4 pièces d'artillerie. 

Kornilov

Plus tard le général français Jean Rapp se rappelait : «Nous sommes arrivés au quartier général d'Oudinot à l'aube... L'Empereur, s’était entretenu quelques minutes avec le maréchal, avait mangé dans la précipitation, et donné les ordres. Ney m'a pris à part et quand nous sommes sortis, m'a dit en allemand : «Notre position est inouïe, si Napoléon se débrouille aujourd'hui, c'est le diable qui vit en lui». En parlant, nous nous sommes aperçus que l'ennemi se mettait en position de départ. Les unités serrées ont disparu, les feux se sont éteints. On ne voyait plus que la queue des colonnes disparaissant dans le bois, et cinq a six centaines de cosaques se sont répandus sur la plaine. Je me suis rendu chez Napoléon et lui ai rapporté cela. L'Empereur est sorti de la masure et a jeté le regard sur le bord opposé de la rivière, s'est exclamé : «J'ai trompé l'amiral!».

Rapp

Maintenant Napoléon devait s'emparer de la place d'armes au bord droit de la rivière et construire des ponts.

Donc, elle est là, la célèbre Stoudionka! Maintenant elle ne se distingue de rien que de plusieurs autres petits villages biélorusses. Dans les rues de celui-ci, dans les ornières, les fondrières et les flaques immenses les canards, les oies pâturent, les chiens aboient sur le passage des personnes. Nous traversons le village pour déboucher vers le lieu où l'armée de Napoléon passait, approchons-nous vers la rivière. Regardons, comment est ici Bérésina aujourd'hui. Regardons autour de nous, plongeons-nous dans cette époque, prenons l'air de ces événements, restons debout quelque temps sur cette place, qui est entrée dans l'Histoire.

La largeur de la Bérésina à l'endroit du passage mesurait près de quatre vingt dix mètres. Quand l'équipe de Corbineau passait sur la rive opposée, la profondeur n'excédait pas un mètre cinquante. Mais à cause du dégel des derniers jours, le niveau de l'eau s'etait élevé, et sur le milieu de la rivière la profondeur atteignait déjà deux mètres.

La rivière n'était pas gelée, mais les blocs de glace suivaient le courant, la neige tourbillonnait dans l’air, l'eau était glaciale.

Une prairie marécageuse s'étendait sur le bas bord droit, derrière de laquelle le village de Bryli s'étendait sur le haut d’une pente douce dans l'éloignement considérable de Bérésina. C’est à cet emplacement que les forces principales du général Kornilov se sont installées: le 28-ème et le 32-ème régiments de chasseurs à pied ; deux régiments de cosaques, le régiment de hussards de Pavlograd et la compagnie de cavalerie et d'artillerie.

Avant de construire le passage, Napoléon devait s'emparer du terrain au bord opposé droit. La grande supériorité de ses forces sur les présentes forces russes a facilité la solution de cette tâche. Bien que la majorité des unités de l'armée napoléonienne fût en marche, quatorze mille personnes sont arrivées à Stoudionka ce qui dépassait deux fois le nombre du détachement de Kornilov. Napoléon a ordonné aux cavaliers de la brigade de Corbineau de passer la rivière à la nage. Chaque cavalier transportait sur la croupe du cheval un fantassin. Puis on a fait parvenir à vingt reprises encore quatre cent soldats sur les radeaux confectionnés dans l’urgence.

Arnoldi

Deux fois Kornilov a envoyé les rapports à l'amiral Tchitchagov: le premier du 25 novembre sur la concentration des troupes de l'ennemi à Stoudionka et le deuxième du 26 novembre sur les préparatifs du passage. Les deux rapports sont restés sans réponse et Kornilov a été obligé à cause des conditions difficiles de compter seulement sur sa propre armée. L'artillerie était son point le plus faible. Il lui était aussi difficile de trouver les positions sur la prairie marécageuse. Grâce à sa longue-vue Kornilov a constaté une batterie de quarante canons installée par les Français sur une colline derrière Stoudionka (là, où maintenant un signe commémoratif se trouve sur la route Borissov-Zembine). Napoléon lui-même dirigeait le pointage. Nous savons qu'il était un très bon artilleur et aussi un excellent mathématicien. On lui attribuait ce beau théorème: «Si sur les côtés d'un triangle sur la partie extérieure on construit des triangles équilatéraux, leurs centres seront les sommets du triangle équilatéral ». Pierre Jakovlevitch Kornilov a pu avancer vers la rivière seulement la batterie de quatre pièces du capitaine Arnoldi. On a réussit à la disposer seulement dans l'éloignement considérable de la rive, de sorte que les boulets tirés atteignaient à peine le milieu de la rivière. Après les premiers coups de feu des canons russes, la batterie française de quarante pièces a ouvert le feu. Sous le feu ennemi acharné, les Russes ont été obligés de changer leur position. Kornilov n'ayant pas de possibilités de répondre en bonne forme au feu d'artillerie de l'ennemi, a fait reculer ses troupes à deux kilomètres vers le bois au sud du village de Brili. Là il a déployé les canons et a barré aux Français la voie au sud vers Stakhovo et Borissov.

La construction des ponts sur la rivière assez étroite comme était la Bérésina près de Stoudionka, n'aurait pas présenté des difficultés particulières et aurait pris moins de deux heures, si Napoléon avait gardé son parc de pontons avec lequel il est entré en Russie. Quand Napoléon battant en retraite a atteint Orcha, il a ordonné de brûler les pontons et céder les chevaux à l'artillerie. Cependant le commandant des pontonniers le général Eblé a gardé tout de même deux forges de campagne, deux chars avec du charbon et six fourgons avec les outils et les clous.

Les témoins oculaires se rappelaient qu'un fourgon était rempli de fers démontés des roues abandonnées, Eblé a ordonné d'en forger des étriers. Eblé a tout sacrifié pour garder ce faible moyen, et il a sauvé l'armée. Les Français construisaient deux ponts - un pour l'infanterie, l'autre - pour les convois et l'artillerie. Pendant la construction des ponts on établissait les piles tous les quatre mètres en forme des tréteaux. Sur les piles du pont (23 pièces au total) pour les convois on mettait le tablier de bois plein au diamètre de 3-4 pouces (80-100mm) et cinq mètres de long. Le tablier du pont pour l'infanterie comprenait trois couches de planches fines démontées des toits des isbas paysannes. Oudinot a ordonné de construire les tréteaux pour les ponts plus tôt, mais ces tréteaux fabriqués de troncs d'arbres fraîchement abattus se sont avérés peu solides. Alors on a décidé de construire les tréteaux des rondins des isbas paysannes. Cela a amené à la destruction complète de Stoudionka. Par-dessus le tablier les ponts étaient couverts de chanvre et de foin.

La construction des ponts se déroulait dans les conditions incroyablement difficiles: les pontonniers devaient travailler dans l'eau froide plongés jusqu'aux épaules parmi les blocs de glace, ils mourraient de refroidissement et d’épuisement, mais le travail ne s'arrêtait pas même un instant – ceux qui quittaient les rangs étaient remplacés tout de suite par les autres.

Le 26 novembre la construction du pont pour l'infanterie s’est terminée vers une heure de l'après-midi. Bientôt il a supporté le poids des colonnes du corps d'Oudinot. Napoléon, se trouvait près de l'entrée sur le pont, laissant passer devant lui ses troupes. Le deuxième pont a été fini vers quatre heures de l'après-midi. Débarqué sur la rive droite, Oudinot a envoyé avant tout le détachement en reconnaissance à Zembine.

Une large terre submersible marécageuse de la rivière Gayna, affluant droit de la Bérésina commence au nord de Brili derrière Vessélovo. Nous la verrons un peu plus tard en nous nous approchant du champ de Brili. Alors et maintenant aussi il est très difficile de traverser ce terrain marécageux. Le chemin de pont en bois et de fascines de poutres avait été frayé pour Zembine à travers les marais profonds et fangeux qui ne gelaient même pas pendant les hivers les plus sévères. La sûreté des ponts et des chemins de fascines sur ce chemin dérangeait beaucoup Napoléon. En cas de détérioration son armée aurait buté l'obstacle dont l'élimination serait, peut-être, plus difficile, que le passage de la Bérésina. Les éclaireurs d'Oudinot ont trouvé le chemin de Zembine intact. Ayant appris cela, Napoléon a dit à sa suite en s'adressant au ciel : «Mon étoile s'est levée de nouveau».

Au sud et en ouest du village de Brili un immense massif forestier s'étendait sur les dizaines des verstes. Un étroit chemin vicinal traversait le bois à destination des villages de Stakhovo, de Dymki, et puis derrière les redoutes de Borissov, débouchait sur la route de Minsk. Les unités du général Kornilov ont bloqué cette traverse et résistaient à la poussée ennemie du corps d'Oudinot: les artilleurs y ont installé les canons et ont tiré dans toutes les directions, les chasseur se sont positionnés dans la neige derrière les arbres et ont ouvert le feu des fusils. Les Français n'ont pas pu s'avancer vers Borissov.

200 ans ont passé. En été 2006 un citadin de Borissov a trouvé au bois de Stakhovo les restes et les parties métalliques d’un uniforme d’un soldat de l'armée russe péri ici en 1812. Le 24 et 25 octobre 2006 les militaires du bataillon de prospection, en commun avec les membres de l'association publique "Le club militaro-historique "Régiment d'infanterie de Minsk" sous les ordres de l'archéologue ont déterré les restes d'un soldat pour une inhumation ultérieure sur le champ de Brili suivant les rites religieux et militaires.

Pendant cette période historique le général Tchaplits, ayant appris une nouvelle sur le passage de Bérésina, est revenu avec la partie principale du détachement de Borissov. Avec son aide, Kornilov a défendu la ligne de défense occupée. Le reste de la journée du 26 novembre, et la journée du 27 novembre les Français ont passé à travers la Bérésina sans aucuns empêchements. Napoléon à la tête de sa vieille garde a passé vers midi ce même jour et s'est installé avec l'état-major dans une petite métairie de Zanivki. Maintenant cette ferme n'existe plus, mais les villageois utilisent toujours la dénomination de cet endroit. Napoléon s'est installé dans une petite chaumière de deux pièces: il a occupé celle au fond car la première était réservée à sa suite. Tous couchaient, dormaient sur la plus petite surface restante pêle-mêle, tellement serrée que l’attaché au service de l'empereur, d'après ces mémoires postérieurs, devait, malgré tous ses efforts d’habileté, marcher sur les mains et les pieds des hommes endormis pour sortir de cette pièce. Les dernières périodes de l'empereur auprès de son armée sont devenues misérables: comme appartement principal on occupait les isbas sales et puantes, le pain, qu'on cuisait pendant ce temps pour Napoléon était noir, de seigle, mal moulu et à peine levé, il avait un relent de remugle et l'on avait peine à le manger. Napoléon avait une habitude de dormir brièvement dans la nuit et dormir plusieurs fois pendant le jour. Cette guerre lui a apporté aussi des privations.

Platov

Entre-temps Wittgenstein du nord, Baran et Tchitchagov du sud d'Oukholody s'empressaient vers Stoudionka. Les détachements avancés de l'armée principale russe sous le commandement de Matvey Platov et Aleksey Ermolov sont sortis vers Borissov du côté est. Le soir du 27 novembre l'avant-garde de Wittgenstein, sur un côté, et le corps de Platov – sur l'autre se sont heurtés littéralement à Vessélovo avec toute la division du corps de Victor, qui a confondu les chemins et au lieu d'aller à Stoudionka s'est dirigée vers Vessélovo «directement dans les bras ouverts des Russes». S'étant trouvé entre les deux feux, le général divisionnaire L. Partouneau et ses sept mille combattants ont déposé l'arme. Victor qui l'attendait près du passage jusqu'à la dernière minute, était obligé de passer sans lui sur l'autre rive. La nuit du 27-28 novembre des dizaines de milliers des gens sans armes, malades, des réfugiés qui se sont ensauvagés des privations se sont attroupés près des ponts de Stoudionka. Toute cette fourmilière humaine attendait l'arrivée du jour. Le matin la foule s'est jetée vers les ponts. Un incroyable affolement a eu lieu: les gens et les chevaux affolés s’écrasaient les uns sur les autres. Tout s'est confondu : «...les hurlements des gens courants, les gémissements des blessés, des écrasés et des mourants, les hurlements des soldats, les cris des perdus et abandonnés, les tas de tous vêtements, de toute arme, les cadavres traînant partout, le fracas des chariots et la démence générale», a écrit K.Voénsky, l'un des participants de ces événements. [6, la page 93].

Les survivants témoignaient, que la Bérésina était tellement remplie de cadavres, des chevaux et des chariots, qu'elle est sortie de son lit de rivière et s’est étendue sur les bords sur une surface de 50-60 pas. Henri Beyle (Stendhal) a pris part dans ce passage. Le peintre V. Véréchtchagine a décrit ces événements infernales dans son livre «Napoléon I en Russie»:

«Qui pourrait compter le nombre de victimes ici et décrire toutes les scènes de dévastation et de terreur? Les chars de toutes sortes s'avançaient vers le pont littéralement sur les tas de corps couvrant le chemin. Des foules entières de malheureux tombaient dans la rivière et se noyaient entre les blocs de glace. Les autres s'accrochaient aux planches du pont et pendaient au-dessus de l'abîme, jusqu'à ce que les roues des chariots en écrasant leurs mains, ne desserrassent les doigts cassés... Les caisses, les chars, les cochers et leurs chevaux tombaient tous ensembles... Nous avons vu une femme, prise dans les glaces tenant son enfant au-dessus de l'eau et implorant les passants de la sauver». [5, la page 328]. 

Vlastov

Avant l'achèvement de la capitulation de la division de L. Partouneau le détachement d'Egor Vlastov s'est dirigé vers Stoudionka, a  renversé les avant-postes de combat des Français et s'est approché des positions occupées par Victor. Les troupes de ce dernier installées derrière le ruisseau coulant dans un vallon buissonneux ont entrepris une attaque contre le centre de Vlastov. Du bord droit il était soutenu par une batterie française. Il y a une version, où Napoléon lui-même s'occupait du pointage des pièces d'artillerie. Le crépuscule précoce d'un court jour de novembre a mis la fin à la bataille. A dix heures du soir les troupes de Claude- Victor, ayant laissé l'arrière-garde à Stoudionka ont commencé à descendre vers le passage. Il s'est avéré très difficile de se frayer un passage vers les ponts. Toute l'espace, le long au bord était rempli par les équipages et la foule des réfugiés. Toutefois il a passé la rivière à minuit. Ses canons ont été jetés à Stoudionka. Le 28 novembre à dix heures du matin le pont pour l'artillerie s'est écroulé. Le 29 novembre à six heures du matin Napoléon a quitté Zanivki et s'est dirigé vers Zembine. Il était protégé par la garde. Les soldats de la garde se rangeaient en colonnes de combat le jour et la nuit s'installaient dans le carré près des feux de bivouac.

Le matin suivant a renversé sur les villages et les troupes campant le long de la Bérésina les bourrasques glaciales et les tourbillons de neige, la température est descendue à moins vingt degrés. Haut au-dessus de la rivière la flamme est montée. Les ponts brûlaient incendiés sur l'ordre de Napoléon, par cette action, il escomptait retenir la progression des troupes russes. Le général Eblé a reçu l'ordre de mettre le feu aux ponts à cinq heures du matin, mais il tardait, pour laisser encore la possibilité de passer quelques rescapés. Eblé a exécuté l'ordre à neuf heures et demi, lorsque les cosaques sont sortis sur la hauteur derrière Stoudionka.

 

 

 

 

Le dénouement de tous les événements s’est terminé à Stoudionka le matin du 29 novembre. Les pertes de Français sur la Bérésina ont été immenses, à peine moindre qu'à Borodino. M. Bogdanovitch dans «L'histoire de la Guerre nationale 1812 de sources autorisées» volumes 1-3, Saint-Pétersbourg, 1859-1860 cite les chiffres suivants : «De vingt à vingt cinq mille militaires et environ autant de civils ont succombé aux combats, se sont noyés et se sont rendus». [3, la page 201]. D'autres sources citent les chiffres proches aux estimations de Bogdanovitch. Les Russes, selon les données officielles, ont perdu à la Bérésina quatre mille militaires des grades inférieurs. Les Français calculent les pertes russes à quatorze mille personnes. Trois jours après le passage de Bérésina Napoléon, selon les données de J.Chambret, ne possédait que huit mille huit cent "combattants", la garde comptait quatre mille personnes, le corps de se composait de deux mille personnes.

Comment est le bilan de l'opération de la Bérésina? Il fournit toujours matière à discussion comme d'autres questions principales de l'histoire de la guerre 1812. Deux points de vue extrêmes sont exprimés par Joseph de Maistre (seulement «quelques coups bruyants sur la queue du tigre») et L. Beskrovny (un exemple extraordinaire dans l'histoire des temps modernes «de l'encerclement et l'anéantissement de l'armée de l'adversaire»). [2, la page 189]. Probablement, il faut chercher la vérité, comme il arrive d'habitude dans les débats, entre deux points extrêmes.

Tchernychev

En effet, Napoléon a perdu à Bérésina autant de personnel (et, à propos, 22 pièces d'artillerie, 4 étendards), que ce n'est pas sérieux pour le moins de parler seulement des coups sur la queue du tigre. Plus que jamais pendant toute la guerre on a administré une correction au tigre même. Les troupes russes ont obtenu sur la Bérésina un succès remarquable. Cependant le but de l'opération de Bérésina n'a pas été atteint. En effet, le 20 septembre A. Tchernychev l'aide de camp de l'Empereur russe Alexandre est arrivé au village de Krasnaya Pakhra où se trouvait le Quartier de Koutouzov. Il a amené le plan de la défaite des Français sur la Bérésina fait avec la participation du tsar à Pétersbourg. Le sens du plan était le suivant: quand «la Grande armée» poursuivie par les forces principales de Koutouzov atteignent la Bérésina, Tchitchagov soutenu par F. Ertel s'approche du sud et Wittgenstein au soutien de F. Steiengel - s'avance du nord et barreront la voie à l'armée française et avec les forces principales la détruiront, pour que les Français «soient exterminés jusqu'au dernier». Cependant Napoléon lui-même, et tout ses dix maréchaux, tous les généraux de corps d'armée et même divisionnaires, à l'exception de Partouneau, toute la garde, plus de deux mille officiers et presque sept mille soldats les plus combatifs ont échappé à l'encerclement et sont partis. «Le tigre» a été grièvement blessé mais ne pas tué et n'a pas été attrapé, de plus il s'est sauvé. Ce fait a été reconnu par Koutouzov affligé.

Ayant comparé le bilan de l'opération de Bérésina avec l'état de Napoléon dans son début, on peut comprendre, pourquoi non seulement les Français, mais aussi un nombre des sommités de l'historiographie européenne, russe pré-révolutionnaire et soviétique (Karl von Clausewitz, M.Bogdanovitch, Е.Tarlé) en sont venus à la conclusion, que «le passage de Berezina représente le succès napoléonien remarquable», car «Napoléon a pleinement sauvé ici l'honneur et même s'est couvert d'une nouvelle gloire». [21, la page 246].

Ertel

Les mêmes historiens et presque tous les autres estiment, que les Russes sur la Bérésina auraient pu marquer des progrès plus considérables, si au moins un des commandants des armées ou mieux tous les trois ensemble, surtout, auraient pu agir plus habilement et plus résolument. Koutouzov dans les rapports au tsar rejetait entièrement la faute de ne pas avoir réussi à exterminer l'armée de Napoléon à Tchitchagov. La femme de Koutouzov Ekaterina Ilinitchna, la stats-dame de la cour royale, disait: «Wittgenstein a sauvé Pétersbourg, mon mari - la Russie, mais Tchitchagov - Napoléon». Cette phrase circulait même en Angleterre, D.Byron la connaissait. Une forte majorité des contemporains à la fois ont pris en haine Tchitchagov. Cependant certains participants des événements - A.Ermolov, D.Davydov - sans justifier entièrement leur compagnon d'armes, indiquaient raisonnablement que notamment Tchitchagov empêchait aux Français de passer la Bérésina et leur a causé la plus grande perte en comparaison avec les trois autres commandants des armées russes. Pourquoi alors Tchitchagov est devenu en Russie le bouc émissaire pour les bévues russes sur la Bérésina pour tous, en commençant par des historiens et en finissant par les fabulistes? Cette question a été expliquée encore au ХIХ siècle par M. Bogdanovitch et V.Kharkevitch. Tchitchagov a été choisi pour être la victime parce qu'on en avait besoin, et on n'avait plus personne pour sacrifier, excepté Tchitchagov, - Wittgenstein en imposait à toute la Russie par les lauriers des victoires remportées avant la Bérésina, et sur la Bérésina. Il a fait prisonnier (soit grâce au pur hasard) une division entière. Koutouzov qui était alors dans toute la Russie en quête de la gloire, pour que quelqu'un puisse lui reprocher quelque chose. Maintenant les historiens ne ménagent plus Wittgenstein, en commençant par M.Bogdanovitch et A.Kharkevitch plusieurs historiens confirment scientifiquement le fait, que tous les événements sur la Bérésina du 26 au 29 novembre ont eu lieu entièrement sans participation de Koutouzov. Voilà ce que les documents disent. Quand Napoléon a commencé le passage de la Bérésina - le 26 novembre – Koutouzov avec les forces principales se reposait le deuxième jour dans le village de Kopys, éloigné de cent trente kilomètres de l'adversaire. Le 29 novembre, quand Napoléon a traversé la Bérésina et est partit en ouest poursuivi par Tchitchagov. Koutouzov continuait de demander à ses généraux encore le 30 novembre si «l'ennemi a passé au bord droit de la Bérésina». Seulement le premier décembre le feld-maréchal a franchi la Bérésina près du village de Joukovets à 53 km au sud du passage de Napoléon.

Davydov

Mais en effet, selon l'avis compétent de Karl von Clausewitz, «on n'a jamais connu un cas si favorable, comme celui-ci pour forcer à capituler une armée entière dans le champ ouvert». Koutouzov avait quarante cinq mille personnes, Tchitchagov – trente trois mille, Wittgenstein - près de quarante mille, environ cent vingt mille au total du côté russe. Napoléon qui a joint aux corps d'Oudinot et disposait selon les données de J. Chambret trente mille sept cents, mais selon les renseignements de A.Fain – quarante mille sept cents combattants et de trente cinq à quarante mille sans armes, égarées et malades, qui surtout gênaient l'armée. Les Russes avaient par rapport aux Français encore plus d'avantages du point de vue de positions, que même par rapport aux effectifs.

Il y a une autre supposition en ce qui concerne les actions de Koutouzov: il voyait, que les événements allaient leur train, que ce n'était pas nécessaire d'introduire au combat les forces principales. Il a décidé de poursuivre l'adversaire par détachements isolés, de le déranger et de le fatiguer. Et cela a été suffisant pour le détruire définitivement aux pertes minimales.

Quand le 13 décembre les restes de l'armée napoléonienne ont passé le Niémen, il ne restait que seize mille personnes. Lorsque les unités autrichiennes et prussiennes agissant sur les flancs sont revenues, le nombre total de l'armée napoléonienne vaincue a été égal à cinquante mille personnes approximativement. En entrant en Russie Napoléon possédait six cent dix mille d'effectifs, donc, plus cinq cent cinquante mille sont restés dans la terre russe.

Certes, la retraite des soldats français a été très terrible et destructrice. Après la Bérésina de particulièrement fortes gelées (-25oC-27oC à Smorgon et à Ochmiany) ne cessaient pas. Les enfants affaiblis de la côte d'Azur et de Naples ensoleillés ne trouvaient pas de place pour faire une petite halte et se chauffer car de tous les côtés ils étaient attaqués par les cosaques et les maquisards. Napoléon lui-même se rendait compte, que la campagne était désespérément perdue, et il a décidé de préparer l'opinion publique de la France et l'Europe à la catastrophe survenue et a composé le 29-ème bulletin appelé "funéraire". Ayant reconnu sa défaite, Napoléon l'a expliqué par des vicissitudes de l'hiver russe. Le soir du 5 décembre à Smorgon Napoléon a quitté l'armée. Toute la voie des Français de la Bérésina et plus loin sur le territoire de la Biélorussie contemporaine est marquée par de nombreuses tombes et fosses des Français restés ici à tout jamais. Il est bien étonnant comment dans ces conditions ils ont pu amener les prisonniers russes à Paris. Le comte V.A.Pérovski et le soldat Semionov se sont trouvés parmi eux. Le dernier selon la légende familiale était l'ancêtre de Georges Simeon, maître connu des romans policiers.

24 ans plus tard on a érigé les monuments en souvenir des événements qui avaient lieu à Stoudionka en 1812. En 1836 le représentant de l'état - major général de l'armée russe le colonel Yakovlev est arrivé ici pour diriger personnellement les travaux de l'installation du monument commémoratif sur la place des anciens ponts français, entièrement détruit pendant cette période. Il y avait même une décision de l'empereur Nicolas I ordonnant l'installation des signes commémoratifs. Au bout du compte on a établi deux poteaux commémoratifs avec l'entaille latine "N" - Napoléon. Les poteaux se trouvaient sous la protection d'un bourgmestre local et avaient été érigés par les paysans locaux. Yakovlev les a bien payés pour ce travail. Les poteaux étaient peints. On ne sait pas combien de temps ils ont résisté, mais avec le temps ils ont disparu et déjà à la fin ХIХ du siècle personne ne savait exactement, où se trouvaient les ponts d'Eblé et de Chaslou. Le lieu des anciens ponts a été exactement établi par l'ethnographe régional et le bibliophile de Borissov, le propriétaire foncier Ivan Khrisanfovitch Kolodéev. En 1898 il a fait les recherches sur la place d'un des ponts (celui d'artillerie) et en 1901 avec ses propres moyens et les dons volontaires des citoyens on a établi deux monuments commémoratifs à environ 170 mètres l'un de l'autre sur la place des ponts de Napoléon. Ils étaient construits en briques selon les esquisses du cornette du 50-éme régiment de dragon de N.V. Zaretski (sur l'initiative de Kolodéev) et rappelaient les bornes quadrangulaires hautes de 2 mètres avec trois marches à la fondation et couvertes du toit original en fer zingué. Chaque signe commémoratif possédait une plaque avec une inscription certifiant l'existence du pont d’artillerie construit par les Français en 1812 (le deuxième signe portait une plaque avec l'inscription parlant du pont pour l'infanterie), aussi l'inscription témoignait que les signes ont été établis grâce aux dons volontaires des habitants de Borissov et du district. On a fixé les bas-reliefs de Napoléon Ier et d'Alexandre Ier sur chaque monument. 20 ans plus tard ces monuments sont tombés en ruine. Il ne restait que des tas de briquaillon rouge. En 1962, grâce à ces restes il était encore possible de repérer la place du passage français. Pour le 150ème anniversaire de la Guerre nationale, à la place du pont pour l'artillerie à Stoudionka on a érigé une roche erratique de quinze tonnes avec une plaque commémorative portant l’inscription suivante: «Ici sur la Bérésina l'armée russe sous le commandement de M.I.Koutouzov a anéanti les troupes napoléoniennes du 14 au 16 (du 26 au 28) novembre 1812».

En 1965 près de la route Borissov - Zembine une stèle a été ouverte avec le texte: «Ici sur la Bérésina le 26-28 (14-16) novembre 1812 une armée russe a détruit les troupes en retraite de l'empereur français Napoléon».

En 2002 on a restauré suivant le projet de N.V.Zaretski ce qu'était à l'époque de Kolodéev sur la place du signe mémorable, là, où il y avait un pont pour l'infanterie. C'est une borne carrée de couleur rouge brillant avec les deux médaillons blancs représentant Napoléon 1er et Alexandre 1er et les deux dalles: la première avec le texte en russe avec les particularités linguistiques et l'ancienne orthographe et la deuxième dalle avec le texte en français. Le texte est suivant: «Ici l'Empereur Napoléon a passé par la Bérésina avec l'armée le 14, le 15 et le 16 novembre 1812». Une plaque métallique en bas annonce: «Le signe commémoratif est installé grâce aux moyens d'Ivan Kolodéev le 26 (14) novembre 1901 selon le dessin de Zaretski démoli en 1962 et restauré par les employés de l'Institut de la formation permanente de la qualification professionnelle du Ministère des risques majeurs de la République de Biélorussie. Novembre, 2002». A la même période derrière ce monument plus près de la rivière en 2002 on a restauré le poteau en bois, identique a celui qui avait existé ici autrefois, et avec une lettre «N» sous la couverture.

La route Borissov-Zembine. 500 mètres avant la sortie sur la route on voit à gauche encore un monument. Un guerrier mourant est couché sur le lé de l'étendard déroulé verticalement. C'est le monument à toutes les victimes de la guerre 1812. La guerre est non seulement la joie des victoires, mais encore l’amertume des défaites et la mort prématurée. Le combattant est mis à nu. Il est sans uniforme sans signature de son armée, puisque c'est le monument à tous disparus. Le piédestal en bas est divisé par la croix en 4 parties. Il y a une raison et un symbole. Si vous regardez attentivement vous remarquerez que le bout du pan enroulant les pieds du combattant ressemble à un serpent. Au-dessus un aigle avec les ailes déployées tient la hampe de l'étendard. L'aigle est aussi un symbole. Une plaque métallique est vissée du côté gauche, sur celle-ci le texte suivant est inscrit: «Les auteurs du monument: Artimovich A.E., Morozov I.V., Novik G.V. Crée aux moyens du gouvernement suisse».

 

Kolodéev

Donc, grâce à la passion d'Ivan Kolodéev pour l'histoire et d'une manière concrète pour les événements de la Guerre nationale 1812, nous connaissons la place, où se trouvait autrefois les ponts construits par les Français. Nous savons, que cet homme a recueilli la plus immense collection n'ayant pas des analogues sur les événements 1812.

... Autrefois les bois épais de pin s'étendaient sur plusieurs verstes, le long du bord droit de la Bérésina. C'était de grands espaces pour toutes bêtes sauvages: des élans, des ours, des loups. Le général - lieutenant Kolodéev, le père d'Ivan Khrissanfovitch Kolodéev, a reçu en 1860 en don ces forêts d’une superficie de sept mille hectares. On pouvait croire que le seul profit d'un tel don était le commerce du bois de construction. Mais en 1871 le chemin de fer s’est prolongé vers Moscou, Minsk et Brest. Plus tard avec le passage à Varsovie le convoi a passé par les possessions de Kolodéev.

Le prix des terres au croisement du chemin de fer le plus important et la rivière navigable s'est élevé de plusieurs fois. Des entreprises ont été construites les unes après les autres: la fabrique d'allumettes «Bérésina», la manufacture de papier "Papyrus", le combinat du bois, la verrerie. Là, où il y avait un bois épais, on a construit en trois décennies Novoborissov qui par son territoire et la population a surpassé le frère aîné.

Les revenus du propriétaire foncier d'Ivan Khrissanfovich Kolodéev grandissaient. Il percevait le bail de tout ce qu'était érigé sur ses terres: du chemin de fer, des fabriques, des casernes de deux régiments de dragon. Sa richesse lui permettait de dépenser des sommes considérables pour sa collection. Il a parcouru toute l'Europe. Dès qu'il entendait parler d'une prochaine vente aux enchères, il s’y rendait immédiatement. Sans tenir compte des dépenses, il acquérait le livre désiré ou le document. Chaque édition rare lui valait des centaines de francs, les rares coûtaient de 1,5 à 2 mille francs. Kolodéev ne s'intéressait qu'aux événements de 1812. Sa bibliothèque comptait plus de quinze mille volumes. La sélection russe recueillait l'histoire des régiments de l'armée russe (près de 100 noms), ayant pris part à la guerre. On trouvait ici toutes les éditions publiées en russe sur les campagnes napoléoniennes et sur la Guerre nationale de 1812, jusqu'aux récupérations des journaux, des revues et des articles des années 1806-1820, de petites brochures et des impressions des petites affiches de Rostoptchine ainsi que des éditions bibliographiques et référentielles. La section étrangère contenait la littérature en presque toutes les langues européennes.

Retraite de la Grande Armée

                

Le collectionneur s'intéressait à tous les documents même des plus insignifiants s'ils pouvaient, il complétait ne serait-ce qu'avec des petits traits, l'aspect de l'époque. Par exemple, le billet invitation du général-gouverneur français de la Lituanie au bal du 2 décembre 1812 à l'occasion de l'anniversaire du couronnement de Napoléon. C'était justement à ce bal à Vilno, qu’une information sur les événements de Stoudionka était arrivée. Apprenant la nouvelle, pris de panique les représentants étrangers à la cour de Napoléon présents à la fête se sont enfuis vers Varsovie sans prendre même leurs vêtements chauds.

Parmi une multitude des cartes et des plans du début du ХIХ siècle on pouvait aussi y voir une carte des domaines occidentaux de la Russie faite spécialement pour Napoléon à l'échelle de 6 verstes dans le pouce. Napoléon se servait d'elle en traçant l'itinéraire de la Grande armée pour Moscou, il se guidait grâce à celle-ci pour sa fuite de la Russie avec les restes de son armée.

Koutouzov

Parmi les œuvres d'arts il faut noter une collection de portraits des personnalités de 1812: M.I. Koutouzov, M.B. Barсlay de Tolly, F.P. Rostoptchine, M.I. Platov. Une aquarelle «Le Feld-maréchal de M.I.Koutouzov sur le lit de mort», exécutée en nature par l'aide de camp du commandant en chef Efimovitch. Plus tard l'aquarelle a été plusieurs fois reproduite, copiée, mais l’unique original se trouvait toujours chez Kolodéev.

L'eau-forte du portrait du commandant de l'armée de Danube de l'amiral Tchitchagov a aussi une histoire intéressante. On le représentait longtemps avec les traits de visage du navigateur connu russe I.F. Kruzenshtern. Ceci est expliqué de la façon suivante: Quand les troupes russes ont remporté les victoires à l’extérieur de la Russie les éditeurs des journaux allemands avait besoin du portrait de Tchitchagov mais ne l'ont pas trouvé. Ne pouvant récupérer un original de ce dernier, ils se sont servis du portrait de Kruzenshtern, publié en 1806 après l'accomplissement du voyage autour du monde. Les brasseurs d'affaires adroits s'étant servis des uniformes marines et des décorations identiques (les deux amiraux avaient la Croix Saint-George), les lignes similaires de leurs visages ils ont changé l'inscription et lancé le portrait de Kruzenshtern sous le nom de Tchitchagov. Ces portraits longtemps ont eu cours en Europe et même ont pénétré en Russie.

À côté du portrait du capitaine Bentier, l'un des constructeurs du pont à travers la Bérésina à Stoudionka, il y avait le croquis de la structure du pont dessiné de mémoire en 1813.

On avait le projet d'ouvrir un musée à Moscou à l'occasion du centenaire de la Guerre nationale 1812. On envisageait même de construire un bâtiment spécial. Ayant appris cette nouvelle I.Kh.Kolodéev en été 1913 a remis gratuitement sa bibliothèque au futur musée. En attendant la construction du nouveau musée, les documents ont été conservés au Musée historique d'Etat. Cependant la première guerre mondiale a éclaté en août 1914 ce qui à bloqué l'ouverture du musée. Peu avant la guerre Kolodéev est décédé. Il n'avait pas d'héritiers. Un an plus tard, quand le front s’est approché de la Biélorussie, la femme de Kolodéeva Olga Serguéevna inquiétée par le destin des objets d'art restés en sa possession, les a remis au Musée historique d'Etat. Par la suite, dans les années 20, la collection des livres de Kolodéev a été distribuée aux bibliothèques de Moscou, particulièrement à la bibliothèque historique d'Etat. Les œuvres plastiques sont restées à la consigne au Musée historique d'Etat. Actuellement la collection compte près de trois mille unités de conservation.

La maison de Kolodéev

La maison de Kolodéev est encore bien conservée à Borissov. Ce bâtiment spacieux en bois entouré de vérandas vitrées, surplombe le pont ferroviaire au- dessus de la berge sablonneuse de la Bérésina. Un petit hôpital avait été installé ici autrefois, mais maintenant la maison est vide. Par miracle cette bâtisse a survécu aux deux guerres, pourtant le pont ferroviaire a été sauté plusieurs fois et les constructions de la station voisine ont été brûlées complètement.

Pour commémorer la mémoire du bibliophile éminent et du collectionneur de documents de cette époque héroïque de 1812 et qui les a transmis gratuitement au peuple, une plaque a été ouverte sur la maison de Kolodéev en 1987.

Aujourd'hui il y a un bon nombre des gens qui se passionnent pour les événements de la guerre de 1812. Ils s'unissent aux clubs militaro-historiques. Ce club existe aussi en Biélorussie. Il s'appelle «Le régiment d'infanterie de Minsk» et il est le membre officiel de l'Association militaro-historique russe. Les membres du club étudient l'histoire du régiment, s'occupent de la reconstitution de l'uniforme, étudient les questions de la stratégie et de la tactique des troupes dans cette guerre, cousent les habits uniformes d'époque, participent aux présentations scéniques sur les lieux des combats anciens.

Nous sommes reconnaissants à Ivan Khrisanfovitch Kolodéev d’avoir organisé en 1910 à Stoudionka les recherches des restes des ponts du passage de Bérésina. On a trouvé dans la rivière des objets particuliers de l'armement et des pièces de monnaie. Tout cela se trouve au musée régional de Borissov.

Pourtant les recherches à Stoudionka ont été commencées sur les deux bords de la rivière tout de suite après la bataille. Les autorités locales ont ordonné de nettoyer les champs de bataille et la rivière. On a rassemblé les paysans de tout le district. On a découpé la glace. On a découvert des équipages entiers congelés. On tirait de la neige des biens jetés. On ramassait dans les bois aux environs une multitude de Français gelés. Des dizaines de milliers de cadavres français ont été enterrés dans les immenses fosses communes autour de Stoudionka. On a aussi recueilli beaucoup de biens pillés et récupérés de Moscou par les Français: les statues de marbre, les tableaux, les services de très belles qualité de porcelaine et de cristal, de l'argenterie de table, des objets en or. En envoyant leurs paysans serfs aux travaux à Stoudionka, leurs propriétaires ordonnaient de leur rendre tout ce qu'ils avaient trouvé. En outre en se servant de l'ignorance des paysans, les propriétaires fonciers locaux et la noblesse achetaient chez ces malheureux ces bijoux pour rien. Des propriétaires fonciers locaux le baron Korsak, dans la propriété où Napoléon a dormi sur la route de Stoudionka a fait du zèle plus que les autres. Коrsac a rassemblé puis organisé une exposition d’équipages, de selles, de harnais apportés par ses serviteurs. Dans le cabinet il a installé une collection d’armes rares et très chères, et a comblé les tiroirs de commode des ordres, des médailles et des insignes. Quelques trophées sont entrés dans la vie quotidienne paysanne. Quelques années plus tard, on pouvait voir les balances romaines des soldats et des petits moulins à café à main en fer dans les maisons rurales. Pendant cette époque ils étaient particulièrement appréciés. Tout a été rassemblé pendant trois dizaines d'années pour des différents bricolages de forge. En 1813 on a entrepris le nettoyage du lit de la Bérésina près de Stoudionka sur l'ordre du gouvernement. Des valises, des coffres remplis d’argenterie, des lingots d'argent et d'or, des pierres précieuses et beaucoup d'autres objets ont été retrouvés dans la profondeur de la rivière.

Des recherches se sont encore faites plus tard avec l’espoir de trouver où le trésor de Napoléon se trouvait. L’imagination allait bon train ! Tout avait été pillé et emporté de Moscou par les Français, on pensait qu’il avaient caché le butin avant d’être décimer par le terrible hiver russe! Cette idée agite l’esprit des hommes encore de nos jours. De nombreuses publications à ce sujet continuent dans les journaux et les revues. Mais le trésor reste introuvable.

Le nombre de trouvailles à Stoudionka diminuent rapidement avec le temps. Apparemment, cela témoigne que les objets encombrants, les fourgons, les carrosses, les chars ont été entièrement retirés lors des nettoyages précédents de la rivière. Il ne faut pas encore compter récupérer quelques restes cachés non pillés dans l’avenir. Bérésina n'a pas encore entièrement ouvert ses secrets. En effet, d'autres équipages, sont tombés dans la rivière. Certains pouvaient avoir été emportés par des blocs de glace en aval et avoir coulé au fond du lit qui avec le temps s'est transformé en marais. Le grand nombre de biens pouvait être jeté sur le chemin vers Stoudionka. Mais pour faire des recherches effectives, il faut avant tout présenter les lieux locaux tels, qu'ils étaient au début du XIX siècle.

L'étude des plans des alentours de Borissov dressés en 1810 par le colonel fourrier Vistnitski, montre, que le lit de Bérésina à cette époque ne coïncide pas avec le lit actuel.

Nous nous dirigeons maintenant le long de la Bérésina. Nous avons passé Stoudionka, et nous nous approchons du village de Vessélovo, mentionné aussi souvent dans les documents et les événements de ces temps. Une large terre submersible de la Bérésina occupe tous les alentours, les marécages sont partout. Tout est calme et beau ici. Mais dans l'histoire il y a eu le temps, où la beauté originelle et le silence avaient quitté ces lieux.

Le 5 juillet 1941, pendant la Grande Guerre nationale avec l'Allemagne fasciste, l'équipage de l'avion sous le commandement de Nicolas Boulyguine a lancé son appareil enflammé sur l'ennemi et a sauté sur les quinze tanks allemands sur le passage à travers la Bérésina.

Traversons la rivière Bérésina. Le passage ici est très difficile. C'est pourquoi une grande importance était attachée à l'intégrité des ponts et aussi à savoir entre quelles mains leur protection était destinée. Plus loin derrière Vessélovo le chemin va vers Zembine, Plechtchénitsy et Vilnious.

D'ici on peut se diriger via Zembine à Begoml et à Vitebsk, on peut aller via Zembine vers Logoïsk et Minsk.

Le Champ de Brili, les villages de Lechtchiny et de Grand Stakhovo se trouvent plus loin si on va le long de la Bérésina vers Borissov. Ensuite le chemin sort vers Borissov via Dymki.

En 1812 les combats acharnés ont eu lieu sur le Champ de Brili et où les descendants de soldats russes et français ont érigé les monuments en l'honneur de ces événements.

L'amiral Tchitchagov était près de Borissov la nuit du 28 novembre. Le matin il a envoyé la 9ème et la 18ème division d'infanterie au renfort à Kornilov et à Tchaplits.

Tchaplits et Kornilov avaient déjà commencé les hostilités avec l'effectif existant avant l'approche des renforts. Sabanéev a déployé plus de la moitié des ses tireurs en chaîne avant d'arriver jusqu'à la place de la bataille. Pendant ce temps Ney avait déjà jeté la cavalerie à l'attaque. Les cavaliers français se sont frayés le chemin à travers la première chaîne et ont visé la colonne étendue des tireurs de Sabanéev. La position s'est avérée critique. À ce moment Tchaplits a jeté à l'assaut les deux escadrons des hussards de Pavlodar. Les hussards ont enfoncé les rangs de la cavalerie ennemie, les ont renversés et les ont forcés à la fuite.

La fusillade a duré toute la journée. Les deux parties ont eu de grandes pertes en s'avançant ou en se repliant.

Le chemin forestier étroit permettait d'installer seulement deux pièces d'artillerie près de la sortie de la forêt. Chaque paire de canons était incapable de tenir sous le feu continu ennemi plus d'une heure: les gens et les chevaux tombaient. C'est pourquoi on tirait par équipe, en changeant les canons et les canonniers. Les artilleurs du capitaine Arnoldi ont fait un exploit sans pareil: sans épargner leurs vies ils ont défendu le chemin pour Stakhovo et Borissov - la seule voie à travers les bois impénétrables au-delà de la rivière.

Les combats sanglants ont eu lieu dans les bois toute la journée du 28 novembre jusqu'à 11 heures du soir. Les pertes des deux parties témoignent de l'acharnement de la bataille: plus de cinq mille Français et près de deux mille Russe ont péri dans ce terrible affrontement.

Actuellement le mémorial est érigé sur les terres d’un kolkhoze portant le nom de Koutouzov, ex-champ de Brili. Il est surveillé par les pompiers du centre Républicain de formation cantonné dans le village de Svetlaya Rochtcha ce qui est témoigné par un signe à l'entrée de l'allée.

Pour le 100ème anniversaire du passage le 29 novembre 1912 on a commencé la construction du monument près du village de Brili, où les cendres de deux mille combattants russes de l'armée du Danube reposent sous des tertres funéraires dans les fosses communes. Avec l’argent recueilli par la souscription des officiers et des soldats, la construction a été conduite et finie en six mois. L'ouverture a eu lieu le 28 mai 1913 avec l’affluence immense du peuple. Quelques unités de l'armée ont participé à la parade. La revue a été passé par le commandant de la région militaire de Vilno le général P.K. Rennenkampf.

Au moment de la cérémonie de commémoration quand le voile a été levé, les assistants ont pu découvrir l'obélisque de granit de deux mètres. Au sommet de la croix Saint George de couleur blanche ils ont pu également observer la représentation d’un aigle bicéphale déployant ses ailes. Dans la couronne de laurier se trouvant un peu plus bas, l'inscription sur le granit rouge annonçait : «Aux ancêtres vaillants - chasseurs du 7ème, du 10ème et du 12ème régiments, tombés dans la bataille sur la Bérésina». Pendant l'occupation polonaise de 1919-1920 le monument a été détruit. Seule la partie avec l'inscription a été sauvée par un paysan local I.T. Doroféev qui plus tard l'a rendue aux autorités afin qu’elle retrouve sa place.

Ce fragment de monument a été longtemps exposé sur le Champ de Brili. Le 6 décembre 1992 à l'occasion du 180ème anniversaire de la bataille de Brili on a ouvert le monument aux combattants russes restauré d'après les vieux dessins par l'architecte S.I. Santsévitch. La partie du vieux monument sauvée par Doroféev a été incorporée au nouveau. La hauteur totale du monument est de huit mètres vingt centimètres (une plaque métallique fixée à l’arrière du monument indique tous les paramètres et les dates).

On a encore ouvert un monument sur le Champ de Brili la veille du 150ème anniversaire de la Guerre nationale. C'est une stèle de fonte ornée d'un haut-relief aux sujets militaires et historiques (œuvre du lauréat du prix d'Etat N.A. Ryzhenkov ayant gagné le concours républicain en automne 1961). Les reliefs en fonte ont été coulés à Minsk à l'usine de construction de machines-outils. De tels grands reliefs (3 m х 4 m et 2 m х 4 m.) ont été fabriqués pour la première fois. La construction du monument a commencé au milieu de 1962 et l’ouverture a eu lieu le 18 octobre 1962. Les militaires de l'Armée Soviétique se sont chargés de son montage et de la construction. Tous les travaux avaient un caractère public. Après le meeting d'ouverture on a tiré des salves d'artillerie pour cet évènement. Le monument porte une inscription en relief: «Pendant le passage de l'armée napoléonienne à travers la Bérésina le 26-28 (14-16) novembre 1812 les troupes russes ont détruit les restes de l’armée des envahisseurs napoléoniens pendant les batailles prés de la ville de Borrisov et des villages de Stoudionka et Stakhovo».

Ce monument ouvre l'entrée de la nécropole le long d’une allée de thuya. Les fosses communes en forme des tertres sont alignées dans le prolongement de ces arbustes. A l’époque neuf d’entres elles ont été marquées par des pierres tombales traditionnelles. Ici on a enterré plus de six mille combattants russes et français. C'est ce que certaines sources nous annoncent. D’autres affirment qu'il n'y a pas de tombeaux de 1812. L'information confirmée par les recherches de l'Académie des Sciences est absente.

Régulièrement les Français viennent se recueillir sur le bord de la Bérésina. Ils déposent des couronnes dans le silence et la prière et les lancent dans la rivière en chantant des hymnes anciens. Depuis cette terrible époque, les cérémonies rappellent à la mémoire les pertes de tous ces hommes morts pour cette guerre inutile qui a contribuée à l’histoire commune de deux peuples.

Le 16 novembre 1997 un monument a encore été ouvert sur le Champ de Brili. Il est consacré aux Français péris ici dans la région des villages de Stoudionka et du Champ de Brili en novembre 1812. Les auteurs du monument sont le peintre I. Misko et l'architecte S.I. Samtsévitch. La solution est simple et expressive: une plaque commémorative est fixée sur un immense bloc de granit. Nous pouvons lire l’inscription en français et en biélorusse : "Ici l'Armée de Napoléon a franchi la Bérézina 26-29 novembre 1812. Hommage aux soldats qui disparurent alors".

 

 

 

Un grand groupe de Français dont les parents sont restés à jamais sur les bords de Bérésina est arrivé pour l'ouverture du monument. Le groupe français était présidé par M. Fernand-Emile Beaucour, Directeur du Centre d’Etudes Napoléoniennes à Paris. L'ambassadeur de France en Biélorussie monsieur Bernard Fassier dans l'intervention au sujet de l'ouverture du monument a déclaré:

«Dans la conscience du peuple français la Bérésina s'associe à une série de malheurs qui poursuivaient la campagne de l'armée napoléonienne... J'incline la tête devant le souvenir des soldats français et russes qui ont fait la guerre ici. J'incline la tête devant la terre biélorusse, qui est devenue le refuge pour ces soldats.» (d'après les matières des journaux locaux).

Des diplomates de plusieurs pays, des prêtres et des curés, des représentants de l'opinion publique ont participé le 26 novembre 2006 devant le monument à la cérémonie d'inhumation des soldats français péri en 1812. Les fanfares militaires Biélorusse et Française ont joué, les tenues militaires bigarrées des uniformistes animaient le paysage. Les salves des anciennes pièces d'artillerie sonnaient, une fumée de poudre s’élevait au-dessus du champ. L'ambassadeur de France en Biélorussie Stéphane Chmelewsky a prononcé un discours pendant la cérémonie. Il a annoncé, que récemment dans la carrière sablonneuse dans la région de Vileyka on a découvert les restes de 224 militaires français péris peut-être gelés ou tués au combat pendant cette guerre de 1812. Le doyen de la cathédrale orthodoxe le père Yoann Miseyuk et les prêtres catholiques ont fait l'office des morts. L'urne avec les restes a été inhumée avec l'accompagnement des sons d’une musique funèbre. Une dalle commémorative en marbre noir avec le texte suivant: « Ci Gîtes les restes des militaires de l'armée française péri en 1812» est posée sur la place du tombeau à droite du monument.

                                                                       

Oui, la terre biélorusse se rappelle les batailles grondant ici en 1812 et qui ont été la cause de nombreux malheurs. Les réquisitions des troupes russes et napoléoniennes ont ruiné des centaines de villages biélorusses. Les denrées alimentaires et le fourrage ont été saisis par les uns et les autres. Des dizaines de milliers d'hommes ont été recrutés aux armées russes et françaises. La guerre a emporté presque 1.000.000 de vies de la population civile biélorusse ce qui signifie, qu'un Biélorusse sur quatre est mort de la famine et des maladies.

Certes, les couches de la population qui vivaient sur ces terres avaient une attitude différente par rapport à cette guerre. Les Polonais voyaient en Napoléon et dans sa campagne l'espoir de la renaissance de la Rzecz Pospolita (République Polonaise). Ils ont, par tous les moyens, aidé Napoléon. Un livre «Bérésina, 1812» fait partie d'une série «Les batailles historiques» . Son auteur, l’historien polonais Robert Bielecki a sorti à Varsovie en 1990, un livre où il expose en détail la position des troupes russes et françaises la veille du passage de la Bérésina, les combats autour de Borissov, ainsi que la participation et le rôle dans cette guerre des détachements polonais.

La population russe la veille de l'invasion de Napoléon a quitté ces lieux.

La population juive s'occupait encore du commerce comme sous les régimes polonais et russes ainsi que pendant l'occupation française.

La population locale, les paysans tâchaient d'éviter les réquisitions et les exactions russes ainsi que françaises. Ils voulaient vivre paisiblement, labourer la terre.

Les événements de l'époque 1812 depuis longtemps appartiennent au passé, mais jusqu'à présent malgré l'abondance des travaux, son histoire est encore loin d'être épuisée. Le cercle des sources s'élargit constamment. Pour apprendre à fond il faut étudier les archives russes, françaises et polonaises. Le nombre de questions à ce sujet reste sans solution jusqu'aujourd'hui y compris tout ce qui se passait ici sur la Bérésina.

Plus 10.000 livres et articles sans compter de grandes multitudes de paragraphes dans la littérature mondiale sur Napoléon ont été écrits spécialement sur la guerre 1812.

Lev Nicolaévitch Tolstoï dans le roman «Guerre et Paix» donne son estimation des événements de 1812 à Bérésina: «Les actions des troupes russes et françaises pendant les campagnes de retraite de Moscou à Niémen sont semblables qu’au jeux de colin-maillard. Lorsqu’on lie les yeux de deux joueurs, l'un d'eux agite rarement une clochette pour informer le chasseur de sa place».

Qui des russes, en lisant les descriptions de la dernière période de la campagne 1812, n'éprouverait pas un lourd sentiment de dépit ! Qui ne se posait pas les questions comment n'a t-on pris ni supprimé tous les Français, quand les trois armées aux forces supérieures les ont encerclés, pourquoi quand les Français souffrant de faim et succombant au froid se rendaient en foules, le but russe consistait seulement d’arrêter, couper la retraite et faire prisonnier tous les Français ? … La réponse est dans la dignité des responsables militaires. La dernière période de la campagne est justement représentée par les Français comme une série de victoires et représentée tout à fait injustement par les historiens russes comme victorieuse. Les historiens militaires russes, autant que la logique leur est obligatoire, viennent involontairement vers cette conclusion et, malgré les appels lyriques sur le courage, le dévouement etc. doivent avouer involontairement, que la retraite des Français de Moscou est une série de victoires de Napoléon et des défaites de Koutouzov. Mais, ayant laissé tout à fait à côté l'amour propre national, on fait sentir, que cette conclusion comporte une contradiction, car une série de victoires françaises les a amenés à une destruction parfaite. Pourtant à cause d’une série de défaites russe ils ont été conduit à la destruction totale de l'ennemi et au nettoyage de la Patrie». (19, page 535). Maintenant que vous avez pris connaissance des lieux dans l’histoire de la Bérésina, on peut penser, étudier, comparer, réfléchir. Vous avez ressenti l’atmosphère de ces lointains évènements sur les territoires de ces villes et villages : Borissov, Stoudionka, Champ de Brili. Ils sont entrés dans l’histoire.

Nous prendrons connaissance d'un lieu mémorable dans la ville qui est lié aux événements 1812. C'est la Batterie.

Les combats ont eu lieu sur plusieurs endroits, y compris à Borissov. Il existe un dicton français «Comme les Français sur la Bérésina», de sorte que ce lieu est resté gravé dans la mémoire des Français. Borissov comme d'autres villes se trouvant sur la même route vers Moscou, a commencé sa fortification. Les sapeurs russes sous le commandement du colonel Sazonov ont construit le village de Dymki et la tête de pont du bord droit de la Bérésina. Devant le pont conduisant à la ville nous voyons maintenant les remparts et fossés du bord droit de la Bérésina. Les fortifications au début de la campagne n'ont pas joué le rôle qu'on leur accordait. Napoléon s'est frayé rapidement le chemin vers Moscou. Les Français ont reculé après la célèbre bataille de Borodino et le terrible incendie de Moscou, M.I. Koutouzov a dirigé une partie des troupes vers Borissov. Ils devaient couper les voies de retraite de la Grande armée. Le 10 novembre une armée russe au nombre de 30.000 soldats sous le commandement de P.V. Tchitchagov a occupé Borissov. Les Français tentaient de passer la Bérésina dans la ville même. Le combat s'est engagé. Pendant ces combats les troupes du général K.O.Lambert se sont distinguées. Son courage et le commandement habile ont contribué au succès. En levant les soldats à l'attaque, il a reçu une grave blessure. Les attaques des Français ont été repoussées. Napoléon, serré par les troupes russes dans le triangle Tolotchine - Tchréa - Lochnitsa, cherchait avec acharnement la sortie de l'encerclement. Il a réussi à induire en erreur P.V. Tchitchagov par une fausse manœuvre vers le sud près du village Bolchaya Oukholoda. S'étant servi de cet avantage, les Français ont fabriqué des passages d’urgence sur la Bérésina à 16 kilomètres, au nord de Borissov, près du village de Studionka.

En 1926 le Conseil des Commissaires du peuple de Biélorussie a pris la décision de reconnaître la "Batterie" comme le monument historique et la propriété de l'Etat. En 1985 on a érigé ici une stèle commémorative.

On a crée à Minsk le club militaro-historique auprès du Musée national historique. Les membres de ce club les grenadiers du «Régiment d'infanterie de Minsk» prennent part aux batailles costumées en Corse, où les amateurs de l'histoire de toute l'Europe se réunissent chaque année. Les mêmes batailles costumée ont été organisés à Borissov en 1987. Depuis les habitants et les visiteurs de la ville peuvent voir ces spectacles extraordinaires chaque année sur la Batterie ou à Stoudionka.

On peut prendre connaissance des pièces liées à la guerre de 1812 au musée régional de Borissov.

 

  

  

Stoudionka aujourd'hui

En novembre 1997 une croix et une pierre avec l'inscription annonçant la construction de l’église Sainte Trinité sur cette place en l'honneur des combattants ayant donné leurs vies pour la Patrie, ont été déposées dans le square en face du musée.

 

                                                                      

 

Ville de Borissov

Borissov est un centre administratif situé au bord de la rivière Bérésina, affluent du Dniepr situé à 72 km au nord-est de Minsk. La ville occupe un territoire de 4.590 hectares et se trouve à proximité de la route nationale et du chemin de fer Moscou-Brest. Sa population s'élève à 150000 d'habitants (recensement fait à la date du 1.01.2006). La ville compte 47 entreprises industrielles.

Le 26 mai 2000 on a érigé un monument aux anciens combattants internationalistes ayant accompli leur devoir militaire en Afghanistan. Ce monument est situé dans le square du collège polytechnique à l’angle de la rue Gagarine et du Cinquantenaire de la République Soviétique de Biélorussie. On peut se diriger en prenant à gauche après le troisième signal lumineux, à l’entrée de la ville. Borissov a perdu 21 combattants appelés pour cette guerre en terre afghane lointaine et étrangère. Le monument est un rappel à la mémoire de cette période tragique. Cet édifice caractérisé par de hautes pierres et roches erratiques symbolisant les montagnes de l'Afghanistan lieu d’affrontement terrible. De cette sculpture on peut voir le visage d’un combattant agonisant et jaillissant de la pierre, rappelant les moments effroyables de cette guerre qui avale la vie de tous êtres humains. Ce soldat est le symbole du retour de ces terribles batailles. Pourtant ses compagnons restent encore dans les montagnes et pour cette raison, la tête de ce soldat est tournée légèrement sur arrière, la main est levée dans un dernier geste. Il fait ses adieux à ceux qui sont encore à la guerre.

Cette redoutable guerre d'Afghanistan a commencé le 25 décembre 1979 et a fini le 15 février 1989.

Borissov a été fondée en 1102. Pendant 900 ans la ville a été détruite plusieurs fois. Il ne restait presque rien de ces monuments historiques. L'église catholique de la Nativité de la Vierge Marie construite en 1823 et le bâtiment de l'ancienne synagogue restaurée début du XX siècle et transformée à présent en Centre d'animation et de création pour les enfants et la jeunesse de la ville ainsi que les galeries marchandes construites au ХIХ siècle s’ouvrant sur la place du marché se sont encore conservés a nos jours. Jusqu’en 1812 la capacité de la ville était très limitée. Avant cette date, ce n’était pas encore une ville mais un petit bourg essentiellement construit en bois. Dès le début du XIX siècle, les autorités ont ratifié le plan de construction de la ville et on a commencé de construire les premières maisons en briques. Dans les années 1806 - 1807 on a posé la première pierre de l’église catholique. En septembre 2006 on a fêté son bicentenaire. Il reste aussi une propriété seigneuriale construite également en 1806 conservée jusqu’à nos jours. C’est le seul bâtiment à Borissov lié aux événements de la Guerre 1812. G.Rooss, médecin de corps du maréchal Murat, emprisonné au village de Stoudionka se rappelait et déclarait : «J'ai remarqué une maison en pierre située sur la place du marché. Elle était transformée en hôpital par les Français. Dans ces lieux les Russes avaient placé plus de 300 femmes, jeunes filles et enfants recueillis sur leur passage». [17, la page 68]. Ces malheureux avaient subit toutes les souffrances de la retraite de l'armée napoléonienne, gelés sur la Bérésina dans l'espoir perdu d'accéder aux ponts, cherchant avidement et avec imprudence à s'approcher du feu. Rooss écrit : «Dans la maison de pierres pendant la nuit de Noël un incendie s’est déclaré. La flamme a dévoré tout le carburant et tout ce qui ne pouvait pas être sauvé». [17, la page 70.]. Cette maison a été restaurée. Comme autrefois elle est maintenant près de la place du marché et déclarée monument historique comme l’un des premiers bâtiments en pierre de Borissov. Ce bâtiment servait de siège à une trésorerie, puis de conseil de banlieue. C'est maintenant un lieu transformé en école.

Derrière ce bâtiment nous voyons une cathédrale dont la construction s’est terminée en 1874. Le 20 octobre 1874 l'évêque Alexandre de Minsk et de Tuorov a consacré la Cathédrale sous le vocable de la Résurrection du Christ. En 1907 pour terminer l’intégrité de l’ensemble on a construit devant la cathédrale le clocher étagé avec une porte s’ouvrant sur l’extérieur. En 1984 prés de cette cathédrale un ethnographe régional A.B.Rozenblum a prêté attention à un plateau carré en béton. On a pu révéler, que ce terrain n’était rien d'autre que la fondation solennellement consacrée par l'évêque de Minsk Mitropoulos le 28 juillet 1914, premier jour prévu pour la construction du monument aux héros de 1812. Elle a pu voir le jour grâce aux moyens collectés par les assemblées locales et provinciales et avec le projet d'un architecte connu l'académicien I. Fomine, pourtant le monument n'a jamais été érigé parce que la première guerre mondiale s’est déclarée. Actuellement à cette place se trouve le monument du comte Boris, fondateur de la ville. Le monument a été solennellement ouvert la veille de la célébration du 900ème anniversaire de la ville de Borissov en été 2002.

Avant le carrefour de l'avenue de la Révolution et la rue Ordjonikidzé, nous verrons à gauche une usine de panification l'une des plus grandes et des plus vieilles en Biélorussie.

Là, à gauche où la rue Orjonikidzé croise avec la rue du 30ème anniversaire VLKSM une fabrique de piano a dressé ses bâtiments. Elle a été fondée en 1935. Elle produisait seulement 276 instruments en 1940. En 1957 après la guerre, la fabrique a été restaurée, elle produisait déjà jusqu'à 10 mille pianos par an. Après la reconstruction faite en 1965 la fabrique est devenue l'une de plus grande dans le pays. Maintenant cette entreprise est principale dans le groupement industriel des instruments de musique en Biélorussie. Autrefois ici on produisait un piano sur six dans l'échelle de l'ex-URSS.

Il y a encore deux grandes entreprises industrielles: le combinat de l'art appliqué et l'usine «Métallurgiste Rouge» à droite sur la rue du 1er Juillet.

Le combinat de l'art appliqué est une production spéciale. Ici chaque ouvrier doit avoir le talent artistique. Les articles les plus divers marqués d'un bon goût, de la fidélité aux traditions nationales naissent ici sous des mains habiles et sensibles. Ce sont les gobelins, les produits en céramique, les robes, les costumes, les pull-overs originaux, les jumpers, les jaquettes, les tissus décoratifs, les couvertures, les serviettes, les services de thé et au café.

La vaisselle émaillée de l'usine «Métallurgiste Rouge» est bien demandée, elle attire l'attention de chaque ménagère.

Maison de culture

Le vieux bâtiment de la Maison de culture Gorki se trouve en face de la fabrique de piano construit au XXème siècle dans les années 30. Il a brûlé pendant la Grande Guerre nationale et a été restauré dés la libération de Borissov. Maintenant la Maison de la culture est le centre de la vie publique et culturelle des habitants de Borissov.

Borissov possède une fabrique d'allumettes "Victoria", ses bâtiments sont à gauche. Si autrefois les boîtes d'allumettes étaient fabriquées en bois, maintenant c'est un luxe inadmissible. La fabrique au XXème siècle dans les années 70 a subi une reconstruction considérable, elle s'est élargie, on a monté un nouvel équipement qui produit les allumettes et les boîtes de carton.

Gare ferroviaire

Le chemin de fer Moscou – Borissov a été construit en 1871 et a traversé Borissov. Le bâtiment de la station ferroviaire se trouvait sur l’emplacement de la gare actuelle construite en 1903. L'avenue de la Révolution passe à côté. Autrefois il y avait un bois. Après qu'on avait percé le chemin de fer dans le bois une rue a été frayée vers la Bérézina et la ville. Elle portait le nom du comte Troubetskoy. C’est à cet emplacement que l’on a construit les casernes. Les bâtiments de ces casernes sont actuellement seuls sur l'avenue. Ils se sont conservés du siècle passé jusqu'à nos jours. Tout le reste aligné sur une distance de 3 kilomètres date des années de 1929 à 1950. Continuons la visite de l'avenue. L'hôtel «Bérésina» se trouve à droite. Elle est construite sur la place de la maternité brûlée en 1944 dans laquelle les patriotes de Borissov ont organisé un hôpital clandestin pendant les années de l'occupation allemande. Quelques dizaines de militaires soviétiques blessés ont été soignés dans ce lieu de secours par les médecins soviétiques. Lorsqu’ils ont été rétablis on les a dirigé dans les détachements de partisans. Une plaque commémorative à droite près de l'entrée à l'hôtel nous dévoile les missions de ce groupe clandestin. Le jardin public Gorki commence à gauche derrière la rue Potchtovaya. Il a été aménagé il y a plus de 80 ans. Puisque cette zone verte est déjà petite pour la ville, on a crée maintenant une nouvelle zone de recréation et de repos sur les bords de la rivière Bérésina. Dans les années 1920 on a décidé d'enclore une partie considérable du bois pour agrandir ce parc non loin de la place de la gare. Depuis cette période, la superficie du parc a diminué un peu à cause des nouvelles constructions. A l’entré du parc le monument à V.I. Lénine nous accueille. Avant cette représentation une figure du chef (les auteurs A. Grubé et A. Bembel) haute de 6 mètres s'élevait sur un piédestal qui confinait à une tribune avec les bas-reliefs représentant le peuple insurgé. Pendant la Grande Guerre nationale le monument a été détruit. En 1947 une nouvelle sculpture a été fabriquée aux ateliers de Kharkov. Ce n'était pas la copie exacte de l'ancien monument. Celle-ci a été placée de nouveau sur le piédestal qui avait été conservé. Le temps passait et la ville grandissait. La veille du 69-ème anniversaire de la Révolution d'Octobre on a érigé un nouveau monument à Lénine sur la place centrale. Le peintre du Peuple, le sculpteur A.A.Anikeytchik, les architectes - les lauréats du prix Lénine J.M. Gradov et L.M. Lévine sont les auteurs de ce monument.

Cinéma "La Patrie"("Rodina")

Le cinéma "La Patrie" construit en 1957 se trouve au carrefour de l'avenue et de la rue Lénine. Le restaurant, le café «Bérésina», quelques magasins et le salon-magasin d'art où les peintres et les artisans exposent leurs travaux se situent derrière le cinéma.

A droite dans le petit square nous pouvons aussi remarquer le monument à Liudmila Chalovskaya (1924 - 1943) - militante clandestine. Elle a fait plus 50 sorties à Minsk occupée, à Borissov, aux autres localités à l'arrière de l'ennemi. Elle a organisé des actes de reconnaissance, quelques sabotages. Elle fournissait les formulaires de passeports aux maquisards et a fait évacuer 80 personnes surtout des prisonniers de guerre en dehors de Borissov. Le 3 octobre 1943 elle a été saisie par les fascistes, a subi des tortures cruelles et a été fusillée le 6 novembre. Le monument représentant une jeune fille avec une mitraillette a été installé en 1958 (le sculpteur S.Selikhanov, l'architecte G.Kaluzhny). Posthumément L.Chalovskaja a été décorée, ses décorations se trouvent au musée régional de Borissov avec sa mitraillette et sa guitare de laquelle elle aimait jouer.

Cinéma "Mir"

Borissov compte plus de 40 monuments et des plaques commémoratives. C'est le souvenir des événements importants, un hommage et une gratitude profonde aux héros méritants et aussi le témoignage d'une profonde douleur des disparus.

La rue du 1er Juillet commence à 100 mètres du monument à Liudmila Chalovskaya. Le 1er juillet 1944 les troupes du 3ème front Biélorusse ont libéré la ville de Borissov des envahisseurs nazis. Au point de jonction de l'Avenue de la Révolution et de la Rue du 1er Juillet une plaque commémorative est placée sur le bâtiment construit au siècle passé. Ce sont les anciennes casernes de deux régiments de dragon. Les officiers de ces régiments participaient aux soirées organisées chez I. Kolodéev. Le monument à Stoudionka à la place des ponts français a été crée par l'un des officiers de ces régiments, cornette N.V. Zaretski.

Place Centrale

Dans le centre de la ville l'avenue se transforme en place. Avant la guerre il y avait un hippodrome – et puis un stade. Maintenant c'est la Place Centrale de la ville. Nous voyons à droite l'ensemble de trois bâtiments des années 1950. Le monument à V.I. Lénine est en face du bâtiment central. La Maison des services publics se trouve à gauche. Ce bâtiment a été construit au début de 1979.

Une bibliothèque Centrale municipale ouverte à Borissov en 1919, occupe un vaste bâtiment à trois étages. Elle comporte les services d'abonnement et bibliographique, deux salles de lecture de 200 places, le hall avec les expositions de livre. 200 mille volumes, 35 appellations de journaux, presque 170 appellations de revues sont accessibles aux lecteurs. Une bibliothèque Centrale d'enfant occupe le 1er étage de ce bâtiment. La bibliothèque accorde ses salles pour des expositions d'art et des collections rares.

En face un bâtiment identique avec le drapeau d'Etat est le siège du Comité Exécutif de la ville.

Grand magasin "Mir"

Le central des télécommunications et le grand magasin "Mir" sont sur le côté. Si nous passons un peu en avant, nous verrons à droite au fond, le bâtiment du centre sportif qui possède une piscine d’une superficie de 25 х 14 mètres avec les plongeoirs et une salle de sport de jeu de 42 sur 18 mètres avec les vestiaires, les salles de douches et un poste de secours médical. Ici on organise les compétitions de natation, de volley-ball, de basket-ball et de gymnastique. Dans cette salle en 1995 le maître japonais du karaté de 7ème Dan, monsieur T.Tanaka a organisé un séminaire pour les habitants de la ville et en 1998 le maître français du 7ème Dan Albert Boutboul à l'invitation du Président de l'Association Biélorusse du Karaté Shotokan - JKA S.V.Zhidkov est venu pour donner les cours.

Une école musicale se situe de l'autre côté de la rue. Elle est l'une des meilleures dans la région de Minsk. Des professeurs expérimentés dont plusieurs après des études supérieures de conservatoire travaillent ici. Plusieurs groupes se sont crées: orchestre des instruments nationaux, deux chœurs, orchestre des accordéons chromatiques, fanfares, unissant des violonistes et ensembles de cymbaliers. Le Palais de la culture se trouve à droite sur une vaste place. Il a été ouvert en 1980. Il possède trois salles: la salle de théâtre qui peut recevoir 1000 spectateurs, la salle de conférence pour 240 places et la salle de danse. Les halls sont ornés de lustres originaux et de panneaux en céramique. C'est l'œuvre des souffleurs de verre et des potiers de Borissov. Le rideau principal du théâtre est un immense panneau de 16 х 7,5 mètres intitulé "L'inspiration". Il est tissé par les lauréats du prix d'Etat de Biélorussie par les tisseuses du combinat local de l'art appliqué. Les épisodes de l'histoire de Borissov sont à la base de son sujet. La beauté et l'originalité du gobelin impressionnent particulièrement sous un éclairage lumineux spécial. Une belle scène, une bonne acoustique de la salle de spectacle attirent ici beaucoup d'artistes.

L'une des entreprises les plus vieilles de la ville, l'usine de cristal autrefois située à la périphérie, mais actuellement engloutie par la ville se trouve déjà au centre de Borissov. Certaines sources témoignent qu'elle a été fondée en 1898, selon d'autres renseignements elle a commencé de fonctionner en 1885. De toute façon l'entreprise a dépassé ses 100 ans. Sa belle production est largement demandée, non seulement en Biélorussie mais aussi dans d'autres pays du monde. Maintenant l'usine de cristal de Borissov produit à la main une gamme complète d’articles pour le service de table en cristal, la verrerie colorée et incolore, les produits d'art, les souvenirs, le verre pour les appareils électriques et les luminaires à tubes, récemment on a ouvert un atelier de production d’ampoules destinées à satisfaire les besoins de l'usine des préparations médicales.

Gare routère

Maintenant nous sommes sur la rue Gagarine. C'est une rue ordinaire dans les limites de la ville, pourtant surchargée par les transports, mais en sortant de Borissov elle se transforme en autoroute Moscou - Brest tracée dans les années 30 du XX siècle. Cette route jouait déjà le rôle d’artère principale de transport liant Borissov avec plusieurs autres villes du pays.

La ville fait partie du secteur économique commun agroalimentaire et des industries connexes. Les matières premières, les demi-produits sont livrés pour les entreprises de Borissov de différentes régions et les produits finis sont largement distribués parmis les consommateurs, comme par exemple la production des usines d’allumettes, de matériel électrique d'automobiles, de tracteurs et de l'usine des produits en plastique.

Le collège polytechnique est à droite. C'est un établissement d'enseignement secondaire spécialisé qui prépare les experts dans sept spécialités, comme par exemple, la "Géodésie", la "Topographie".

Au total la ville compte trois collèges: polytechnique, médical et pédagogique.

Les lycées techniques de formation professionnelle sont tout près à droite sur la rue du 50eme anniversaire de la RSSB qui préparent les futurs serruriers, électriciens et pâtissiers.

A la fin de cette rue à droite à côté des corps d'étude des lycées nous voyons un obélisque haut de 8,5 mètres placé sur un piédestal conique. Il rappelle les événements de la Grande Guerre nationale. Il est consacré aux patriotes - militants clandestins saisis, torturés et suppliciés par les fascistes: presque 5 mille personnes.

L'entreprise suivante est une minoterie qui produit la farine pour les pâtes alimentaires et la production du pain de seigle. Pour d'autres produits panifiés, la farine est livrée des autres villes.

Une entreprise de chimie forestière se trouve à côté. Cette entreprise traite des produits comme la colophane, la térébenthine, les colles de colophane pour l'industrie de papier, les stimulants gommifères, l'huile de lin cuite naturel, le vernis de colophane et de résine, la peinture émulsionnée et les vernis PF.

Les bâtiments de l'usine de réparation automobile se trouvent plus loin à droite. L'usine a été ouverte au travail dès 1944, pour les ateliers de réparation des tanks et des autos ramenés du front. Maintenant elle est spécialisée pour la réparation des voitures de diverses marques.

Les bâtiments du combinat de boucherie sont situés à droite au fond et produisent une gamme étendue de produits de charcuterie et de viandes fumées.

Une entreprise biélorusse–allemande aux capitaux mixtes "Frebor" (le nom de l'entreprise provient des premières syllabes du nom de la société allemande "Fresenius" et de la ville de Borissov) produit les reins artificiels, les installations pour les prises de sang, les conduites de sang et des aiguilles fistulisées.

Usine des préparations médicales

L'usine des préparations médicales est située à coté. Dans l’historique en URSS, la pharmaceutique se développait essentiellement en Ukraine et en Russie. Aujourd'hui grâce à une grandiose reconstruction, on applique ici les technologies les plus récentes et une culture de la production. Les produits de l'usine sont attestés en tous standards qui existent dans le monde pour la branche pharmaceutique: ISO-9000, ISO-14000 et GМР.

Le garage municipal est à droite, il assure la circulation des autobus dans la ville. Les premiers autobus ont apparu dans la ville le 10 mai 1925. Il n'y en avait que deux. Aujourd'hui aux heures de pointe la ville exige de 60 à 65 autobus sur les itinéraires.

Musée régional

Vous avez remarqué que le passé et le présent s'entrelacent souvent. Chaque jour porte une empreinte du passé qui définit le présent. C'est propre pour toute personne, particulièrement âgée, qui se rappelle avec nostalgie son passé. C'est aussi particulier pour la ville, où tout est lié aux étapes déterminées de son histoire. Cette histoire vit dans le nom des rues et des monuments. Les monuments historiques sont pratiquement absents à Borissov. Ceci est lié à la particularité de la ville. Elle occupe une position géographique très avantageuse. En temps de paix les visiteurs et les marchands venaient ici. En temps de guerre les ennemis la détruisaient. Nous en avons déjà parlé et nous avons vu ce qu'ils ont laissé derrière eux. C'est pourquoi essentiellement les monuments liés aux événements des guerres et consacrés aux gens, qui ont supporté le lourd fardeau sur leurs épaules ainsi que toutes les peines et les difficultés de ces guerres sont dans la ville.

Le square commémoratif se trouve au centre de Borissov sur la rue Tchapaev à côté de la Place Centrale. Nous passerons par ce square, nous resterons debout près de la fosse commune. Il y avait ici un camp de concentration pour les prisonniers de guerre pendant les années de l'occupation nazie. Le barrage de fils de fer barbelés, l'enceinte orbe, les tours de guet, la famine, les tortures, la mort n'ont pas pu briser la volonté des gens. Même ici les gens tâchaient de vivre et de lutter. Il y avait un groupe clandestin dans le camp. Les clandestins ont organisé l'évasion pour quelques centaines de prisonniers. Cependant des milliers de ceux-ci périssaient. Les fascistes jetaient les torturés et les morts dans d'immenses fosses situées sur le territoire du camp. Une commission extraordinaire qui a travaillé à Borissov après la guerre a établi que les occupants ont supplicié ici dix mille prisonniers de guerre. En 1967 on a tracé un square commémoratif sur cette place. Une stèle de marbre blanc selon le projet du sculpteur Nikolas Ryzhenko s'élève sur la fosse commune en souvenir des gens indomptés. Ici une flamme de souvenir brûle.

Deux dalles de marbre sont posées près de l'entrée sur l'allée centrale du square. Le nombre des suppliciés au camp est gravé sur la première et le texte du "Requiem" est écrit sur la deuxième.

Il y a encore un signe commémoratif dans le même square en l'honneur de nos compatriotes, habitants de Borissov, originaires de la région auxquels on a conféré le titre d'honneur du Héros de l'Union Soviétique pour les exploits accomplis pendant la Grande Guerre nationale. Le signe commémoratif est établi en 1985. Ici dix noms sont inscrits et à côté le long du bâtiment de la bibliothèque on a planté 10 bouleaux. Ces bouleaux sont le symbole de la vie. Comme notre ville, détruite plus d'une fois, mais toujours ressuscitée.

 

 

 

                  

 

  
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